Près d'un parent sur quatre en congé parental est un papa. Ils étaient près de 900 fin 2009 (sur 3916 parents en congé) et les chiffres 2010 qui seront dévoilés d'ici l'été affichent la même tendance. S'ils sont de plus en plus nombreux (ils n'étaient que 235 en 2000, soit une augmentation de 280%!), les papas qui font une pause sont tout de même plutôt rares. Mais il existe, chez certains, une réelle envie, de rééquilibrer les rôles à la maison.
Qui a droit au congé parental ? Chaque parent a le droit à un congé parental d’une période de six mois, à prendre avant les 5 ans révolus de l’enfant (naissance ou adoption). Pour avoir accès à ce droit, il faut habiter et/ou travailler au Grand-Duché, être affilié à l’assurance maladie et ne pas travailler durant ce congé.L’enfant doit faire partie de plein droit du groupe familial, être élevé dans le ménage et bénéficier des allocations familiales. Quelles formes ? Le congé parental n’est ni fractionnable ni transférable : un congé non pris par un des deux parents ne peut être récupéré par l’autre. S’il n’est pas pris, il est perdu. Le premier congé doit être pris consécutivement à la naissance ou à l’accueil de l’enfant. Le second doit être pris avant les 5 ans de l’enfant. Le congé peut être pris à temps plein ou à temps partiel. Dans ce cas précis, l’employeur peut le refuser dans l'immédiat, estimant que ça peut provoquer des problèmes d’organisation mais il ne peut le reporter que de deux mois sauf si l’entreprise emploie moins de 15 salariés ou s’il s’agit d’une entreprise saisonnière. Dans ce cas, le report ne peut toutefois pas dépasser six mois. Dans tous les autres cas, l’employeur ne peut refuser le congé parental. Quelle rémunération? Pendant le congé parental, le contrat de travail est suspendu. Le parent concerné reçoit une indemnité mensuelle versée par la CNPF : 1710,90 euros nets pour un temps plein, 855,44 euros nets pour un temps partiel. Plus d'infos sur www.cnpf.lu
Jérôme et Pedro sont deux papas comme les autres, concentrés au travail et attentifs à la maison. Pour ces deux hommes, prendre un congé parental, c’était d’abord soulager leur épouse. «pour prendre le relais»: «elle s’occupe pratiquement tout le temps des enfants» explique Jérôme. «Ma femme ne voulait plus rester à la maison», confie Pedro.
Refus de l'employeur
Ils ont choisi deux formes différentes prévues par la Caisse Nationale des Prestations Familiales (CNPF): Pedro, manager dans une grande banque «a complètement débranché pendant six mois» tandis que Jérôme, salarié dans le secteur des télécoms, a choisi de travailler deux semaines consécutives par mois durant un an, histoire «de ne pas trop perturber le fonctionnement de l’équipe». Les papas qui prennent un congé parental choisissent plutôt le temps partiel (plus de 60%).
Une organisation à temps partiel, que son employeur, comme il le peut, avait d’abord refusé. Puis sa demande a été acceptée l’année dernière: «c’est plutôt intéressant d’économiser 6 mois de salaire pendant une crise financière, non?», ironise ce papa de deux enfants.
«Ça ne collait pas à l’image que mes collègues avaient de moi»
Les collègues ont été plutôt étonnés de leur décision: «Le fait que j’allais donner le biberon et habiller mon fils à la maison ne collait pas à l’image que mes collègues avaient de moi, le gars toujours très occupé», sourit Pedro. Et financièrement, «passer d’un salaire de banquier à 1 800 euros par mois, il faut faire un réel sacrifice». Mais qu’importe, «c’est un vrai luxe (…) J’ai pu être là quand il a dit ‘Papa’ pour la première fois».
Même si ça a été «dur psychologiquement» de reprendre le travail, Jérôme ne regrette rien: «c’est une expérience très enrichissante, c’est ça la vie normale, c’est passer plus de temps avec sa famille».
MC et sb/L'essentiel Online
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