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Sunday, 15 May 2011 19:00

Présidentielles 2012 «Tout devient possible pour Hollande»

Présidentielles 2012 «Tout devient possible pour Hollande»

Pour Marine Le Pen, le patron du FMI est "définitivement discrédité comme candidat à la plus haute fonction de l'Etat" alors que, selon la présidente du Front national, "tout Paris, le Paris journalistique, le Paris politique, bruissent depuis des mois des rapports légèrement pathologiques que M. Strauss-Kahn semble entretenir à l'égard des femmes". Le député UMP Bernard Debré a aussi qualifié DSK d"homme peu recommandable", déplorant une affaire "humiliante pour la France".

"C'est un coup de tonnerre" et "un énorme événement pour la vie politique française", "je ne vois pas comment il pourrait être candidat", juge le politologue Gérard Grunberg, pour qui DSK devra en outre "démissionner rapidement du FMI".

«Impossible qu'il revienne dans la course»

"Même si dans le meilleur des cas ces accusations étaient infondées, voire s'il y avait manipulation", "cette affaire deviendrait un écran entre DSK et les Français, donc il est absolument impossible qu'il revienne dans la course", renchérit Stéphane Rozès (Cap Conseil), d'autant que cela vient après la "désinvolture" dont il a fait preuve avec l'épisode de la Porsche. Pour M. Rozès, "le PS n'est pas en soi affecté". C'est une "affaire absolument personnelle" et si elle est avérée, "ça s'appelle une maladie: ça veut dire qu'une personnalité de l'importance de DSK à la veille d'un voyage important pour le FMI et d'une candidature à la présidentielle ne se maîtrise pas dans un certain nombre de situations".

Pour la primaire du PS, "cela remet les pendules à zéro": "Martine Aubry va être poussée à être candidate et Laurent Fabius devra la soutenir à moins qu'il ne décide d'y aller", selon M. Grunberg qui anticipe un "affrontement gauche/droite au sein du parti" en cas de "match François Hollande contre Martine Aubry".

«Cette affaire pourrait bénéficier à Borloo»

Frédéric Dabi (Ifop), qui y voit "un événement de campagne inouï", estime que "tout devient possible pour Hollande": "cela fait des mois qu'il a dépassé Martine Aubry dans les sondages, derrière DSK. Si le premier saute, le second voit clairement ses chances multipliées". L'ex-premier secrétaire du PS qui se présente en candidat "normal" a une "légitimité qui procède de la Corrèze vers Paris et non pas du FMI vers la France", dans une "rencontre directe avec les Français, là où DSK était entouré d'un bataillon d'experts et communicants", selon M. Rozès.

Quant à Martine Aubry, l'accord "qui préexistait entre DSK et elle" pour se présenter à la primaire "sera un fardeau" et "un handicap" pour la patronne du PS, pense-t-il, car ce pacte s'était fait "sans que les Français ait une prise" dessus.
Mais finalement, "cette affaire pourrait bénéficier à Jean-Louis Borloo (président du Parti radical), qui dans les sondages mord sur l'électorat du centre qui se reportait sur DSK", fait valoir M. Grunberg. Pour lui, cette affaire va également "soulager" la droite car "DSK caracolait dans les sondages".

Premier à réagir, le député PS strauss-kahnien, Jean-Marie Le Guen, a affirmé que cette accusation "ne ressembl(ait) en rien à DSK", et souhaité "se garder de toute conclusion avant que Dominique Strauss-Kahn ne se soit exprimé". Très prudente, Ségolène Royal, candidate à la primaire socialiste, a, elle, parlé d'"une nouvelle bouleversante à propos de laquelle tout reste à vérifier", appelant à ce que "chacun garde son calme". Le président du MoDem, François Bayrou, y a vu quelque chose "de confondant, navrant et infiniment troublant".

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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