Selon Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, le Grand-Duché devrait compter pas moins de 728 000 résidents d'ici à 2060. Soit une hausse de 45% par rapport à la population résidente actuelle. Un chiffre brut qui doit cependant être relativisé, selon Paul Zahlen, chef de la division des Statistiques sociales au sein du Statec.
«Ce qui est dommage, c'est qu'Eurostat n'a publié qu'un seul chiffre. Pour sa part, le Statec avait publié à la fin de l'année 2010 cinq scénarios de population à la même échéance. La fourchette basse indiquait que la population atteindrait quelque 511 000 résidents (NDLR: soit pratiquement le même niveau qu'en 2011), tandis que la fourchette haute dépassait les 880 000 personnes. Notre scénario central rejoignait en revanche celui publié mercredi et fixait la population au Grand-Duché aux alentours de 774 000 personnes d'ici à 50 ans».
197 000 personnes de plus de 65 ans d'ici à 2060
Basées à la fois sur l'espérance de vie et le flux migratoire, à savoir l'arrivée de nouveaux résidents sur le territoire grand-ducal, ces projections n'en demeurent pas moins des hypothèses basées sur les évolutions observées par le passé et qui ignorent, par définition, les éventuels événements majeurs à venir. «Ces dernières projections confirment les tendances des projections antérieures réalisées depuis plusieurs décennies, mais elles ne restent que des scénarios probables et aucunement une forme de vérité, souligne le statisticien. Nous ne pouvons parler que de scénarios les plus probables».
Seule certitude, la population au Luxembourg, tout comme le reste de l'UE par ailleurs, vieillira de plus en plus. Les plus de 65 ans devraient ainsi passer de 70 000 actuellement à 197 000 dans les cinquante prochaines années. Toutefois, le taux de dépendance, à savoir le rapport entre les moins de 25 ans et les plus de 65 ans, devrait se fixer à 45%, soit l'un des plus faibles d'Europe. Autrement dit, les surcoûts pour la société engendrés par le vieillissement de la population ne devraient pas peser excessivement sur les futurs budgets de l'État.
Entre 1960 et 2010, la population a augmenté de 60%
Pour de ce qui est des autres conséquences de cette hausse probable de la population, comme l'évolution nécessaire des infrastructures de transport ou des structures de santé par exemple, l'incertitude demeure. Le ministère du Développement durable, contacté par L'essentiel Online, n'était pas en mesure d'apporter des précisions quant aux projets en maturation pour faire face à cette croissance démographique.
«Si notre scénario central se confirme, il faudra bien évidemment que toutes les structures du pays évoluent, indique Paul Zahlen. Cela a déjà été le cas entre 1960 et 2010, période au cours de laquelle la population a augmenté de 60%, avec toutes les difficultés que cela sous-entend. Des choix politiques devront obligatoirement être faits, mais l'avenir reste encore une fois ouvert».
(Jmh/L'essentiel Online)
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