Également accusée par deux ex-employées municipales de Draveil, dont Georges Tron est le maire, son adjointe à la Culture Brigitte Gruel a été mise en examen pour viols et agressions sexuelles en réunion, et également laissée en liberté sous contrôle judiciaire. Ces crimes sont passibles de vingt ans de réclusion criminelle. Les mises en examen ne concernent qu'une partie des faits allégués contre Georges Tron. Pour d'autres, le statut de témoin assisté, intermédiaire entre celui de témoin et de mis en cause, a été prononcé. Etre mis en examen ou témoin assisté «n'a jamais fabriqué le moindre coupable», a immédiatement relativisé l'avocat de l'ancien ministre, Me Olivier Schnerb, qui s'est dit convaincu à la sortie du tribunal que son client bénéficierait d'un non-lieu.
Georges Tron devrait prochainement être confronté à ses accusatrices. (AFP) L'une des plaignantes juge «aberrante» sa mise en liberté L'une des deux ex-employées municipales de Draveil (Essonne) ayant déposé plainte contre Georges Tron a jugé jeudi «aberrante» la mise en liberté sous contrôle judiciaire de l'ex-ministre, après sa mise en examen mercredi pour viols. «Ce serait le charcutier d'à côté, il serait en prison. Aujourd'hui, lui est libre. C'est aberrant», a déclaré Virginie F. sur RTL. «Aujourd'hui nous avons des pressions, nous avons des menaces, il va falloir qu'on les vive», a-t-elle ajouté. «Toutefois, je ne changerai pas un point, une virgule et une majuscule de mes déclarations. Il faut arrêter de salir les gens, il faut arrêter de chercher des complots», a-t-elle souligné.Sur BFMTV, une des deux ex-employées municipales de Draveil à avoir déposé plainte le 25 mai, s'est dite «soulagée» que Georges Tron doive répondre aux questions de la justice. Outre les deux plaignantes, une ancienne attachée parlementaire de Georges Tron a livré un témoignage de nature à en faire une «victime» selon la procureure d'Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, même si elle n'a pas porté plainte. Selon Me Schnerb, cette femme n'a fait qu'évoquer des relations «consenties». Pour la procureure, elle «a décrit des faits présentant de fortes similitudes avec les témoignages des deux autres plaignantes».
«Très combatif»
Décrit comme «très combatif» par son autre avocat, Bertrand Burman, Georges Tron, 53 ans, a nié l'intégralité des faits allégués durant ses deux jours de garde à vue à la police judiciaire de Versailles. Il a contesté «toute relation de nature sexuelle avec les victimes, même des relations qui auraient été consenties», selon Mme Le Quéau.
Avant sa garde à vue, Georges Tron a invoqué un complot ourdi par l'extrême droite, son attrait pour la réflexologie plantaire qui implique des massages des pieds, et la volonté des deux plaignantes de se venger après un départ conflictuel de la mairie de Draveil. Pour la procureure, les témoignages des deux plaignantes, âgées de 34 et 36 ans, sont «cohérents» et «corroborés sur certains points par des éléments extérieurs».
Immunité parlementaire
Georges Tron devrait prochainement être confronté à ses accusatrices, selon une source proche de l'enquête. Les témoignages recueillis durant l'enquête préliminaire par la police judiciaire de Versailles, ont «permis de recueillir à la fois des éléments à charge mais également à décharge», a expliqué Mme Le Quéau. Certains témoins sont des employés municipaux de Draveil, ce qui explique le contrôle judiciaire qui prévoit que Georges Tron s'abstienne d'entrer en contact avec les protagonistes du dossier, selon Me Schnerb. Selon une source proche de l'enquête, une collaboratrice de Georges Tron, placée en garde à vue avant d'être relâchée mardi, a reconnu avoir exercé «des pressions sur les plaignantes à la demande de Georges Tron».
Mais le contrôle judiciaire se heurtera dès la semaine prochaine à l'immunité parlementaire que Georges Tron retrouvera en même temps que son siège de député, le 29 juin, un mois après avoir quitté le gouvernement. Les juges instructeurs devront d'ici là se tourner vers le bureau de l'Assemblée nationale pour lui demander la levée de l'immunité de Georges Tron.
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