Une centaine de personnes sont arrivées tôt jeudi matin pour attendre le retour des deux hommes, dont le chef de l'État Nicolas Sarkozy et son épouse. Leur avion blanc, ne portant aucun signe distinctif, a roulé en bout de piste, à l'abri des regards. Les deux ex-otages devaient rencontrer discrètement le chef de l'État et son épouse, à l'écart de la presse venue les attendre, sitôt descendus de l'avion.
Les familles des deux ex-otages étaient arrivées aux alentours de 8h à bord de trois monospaces noirs escortés par des policiers. Elles ont été emmenées à l'écart du pavillon d'accueil de la base, où patientaient de très nombreux journalistes venus couvrir l'événement. Plusieurs membres du comité de soutien des deux journalistes les attendaient aussi, notamment Florence Aubenas, marraine du comité et qui a elle-même été otage pendant cinq mois en Irak.
Ils ont été récupérés à proximité de leur lieu d'enlèvement
Richard Coffin, porte-parole du comité de soutien, s'est réjoui de la forte médiatisation de leur retour. «Toute la presse est là. Il y a un an et demi, personne ne savait qui étaient Stéphane et Hervé. Aujourd'hui toute la France le sait. Ils vont revenir en étant attendus», a-t-il déclaré. «Ils n'ont pas encore pu raconter leur détention mais ils semblent être en bonne forme physique: ce sont des hommes solides, carrés. Ils vont reprendre pied dans la réalité», estimait pour sa part Raphaëlle Bacqué, journaliste au Monde et également membre du comité.
Enquêtant pour un magazine de la chaîne publique, les journalistes avaient été enlevés le 30 décembre 2009 à 60 km de Kaboul, dans la province de Kapisa, région dont sont chargées les troupes françaises dans le cadre de la coalition. Après dix-huit mois de détention, les deux reporters de France 3 ont été «récupérés quelque part dans la province de Kapisa (au nord-est de Kaboul), qu'ils n'ont jamais quittée depuis leur enlèvement», selon un responsable de l'ambassade de France à Kaboul.
«État de santé physique et morale étonnamment bon»
Les deux journalistes ont été conduits en hélicoptère jusqu'à la capitale afghane, où ils ont pris dans la nuit un avion officiel. L'interprète afghan des deux journalistes, Reza Din, a également été relâché mercredi. Leurs deux autres accompagnateurs ont été libérés "il y a un certain temps", mais cette libération n'avait pas été rendue publique pour des raisons de sécurité, selon le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
Les deux journalistes sont «dans un état de santé physique et morale étonnamment bon», a déclaré un responsable de l'ambassade de France. «La France ne paie pas de rançons», a affirmé M. Juppé, interrogé sur les circonstances de la libération de deux journalistes. Le chef de la diplomatie a ajouté, lors d'une brève déclaration à la presse, que le président afghan Hamid Karzaï avait beaucoup «aidé»
(L'essentiel Online/AFP)
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