Le phénomène «SlutWalk», né il y a quatre mois, est en train de prendre une ampleur de plus en plus importante. Tout commence le 24 janvier 2011: lors d’un séminaire de prévention sur les agressions sexuelles pour les élèves d’un campus de New York, un policier canadien lâche cette phrase choc: «Les femmes devraient éviter de s’habiller comme des salopes si elles ne veulent pas se faire violer».

Dès lors, branle-bas de combat: les propos choquants sont relatés dans un journal. A la lecture de l’article, Sonya JF Barnett et Heather Jarvis, deux étudiantes originaires de Toronto, décident de se mobiliser. Elles créent donc le concept «SlutWalk» et organisent la première marche à Toronto, le 3 avril 2011, grâce au site internet slutwalktoronto.com et à sa page facebook: «Nous voulions faire du bruit et faire réagir les gens, ont expliqué les deux canadiennes à l’origine du projet. Nous avons droit à la liberté d’expression et de rassemblement, alors nous l’utilisons».

Le 3 avril, plus de 3 000 jeunes femmes se sont rejointes dans les rues pour exprimer leur frustration et lutter contre les stéréotypes. Après ce succès, il a été décidé que les Slutwalks continueraient d’exister. Depuis, des dizaines de marches ont vu le jour, d’abord au Canada et aux États-Unis, puis un peu partout dans le monde. Mini-jupes, bas résille, soutient-gorges et même seins nus, les filles défilent armées de pancartes aux slogans outranciers, pour faire comprendre aux gens que n’importe quelle tenue, aussi provocatrice soit-elle, ne justifiera jamais un acte sexuel forcé.

Les dates des prochaines SlutWalks

Le 6 août: San Francisco et Philadelphie (États-Unis), Helsinki et Turku (Finlande)
Le 12 août: Buenos Aires, Rosario et Mar del Plata (Argentine)
Le 13 août: Berlin (Allemagne)
Le 20 août: Cape Town (Afrique du Sud)

L'essentiel Online / (mag)