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Sunday, 23 October 2011 19:16

À quoi joue Jerry Yang ?

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Immédiatement après le brusque limogeage de Carol Bartz au début du mois dernier, les rumeurs ont commencé à circuler sur la mise en vente de Yahoo! Un licenciement qui a éclipsé le départ, sans trop de bruit et au même moment, de Ramsey McGrory, l’un des derniers CEO de Right Media Exchange, alors qu’il expliquait, un mois plus tôt, les améliorations à la régie « display » de Yahoo! Un départ annonçant, selon certains observateurs, un changement radical dans la philosophie de Yahoo! :

…our source thinks letting McGrory walk signals a change in Yahoo’s core philosophy.

Ajoutons-y cette déclaration de Yang, selon qui Yahoo! ne serait pas forcément en vente (Yahoo Isn’t Necessarily Up for Sale, Co-Founder Yang Says), vu qu’il y a plusieurs options possibles (y compris celle de racheter lui-même la société !) :

“The intent is to look at all options. There’s plenty of options for the board, and plenty of options for our shareholders to realize value.”

Plus l’info récente selon laquelle Google serait maintenant sur les rangs pour prendre le contrôle de Yahoo!, en vue de contrer aussi bien Jack Ma (dont les intentions affichées pourraient en cacher d’autres), que Microsoft (qui s’estime chanceux que le premier round n’ait pas été finalisé) (à moins que l’on aille vers une alliance Macrosoft…), les seuls concurrents sérieux au rachat, selon moi.

Nous en arrivons donc à un nouveau combat de titans entre Google et Microsoft, à un nouveau (toujours le même, d’ailleurs) bloc contre bloc !

Déjà en 2008 Google avait tenté de se mettre en travers, car l’enjeu majeur derrière l’acquisition de Yahoo!, ce sont les parts de marché de la pub en ligne, et plus précisément le contrôle du segment « Display Ads », marché sur lequel les trois acteurs majeurs en lice sont, aux États-Unis : Facebook (2 milliards $), Yahoo! (1,6 milliard $), et Google, petit dernier (1,1 milliard $) (estimation eMarketer pour l’année en cours, citée par le WSJ).

Petit retour en arrière de 4 ans

En octobre 2007, Facebook avait tout juste 40 millions d’utilisateurs (20 fois moins qu’aujourd’hui…), et, surtout, pesait un beau 0 pointé sur le marché « Display Ads ».

Quatre ans plus tard, Facebook est en tête devant Yahoo! (alors premier incontesté) qui est en train de se faire dépasser par Google sur ce segment ! Donc Yahoo! recule aussi sur son terrain de prédilection, celui des impressions publicitaires (bannières, rectangles, rich media, vidéo, interstitiels, etc.) alors que ce marché, pourtant en constante progression, est maintenant dominé par Facebook, premier aujourd’hui et totalement inconnu il y a quatre ans !

À quoi joue Jerry Yang ?

D’où l’opinion fondée des analystes selon lesquels l’inventaire publicitaire de Yahoo! est sous-monétisé, de Yang selon qui jusqu’à présent le deal avec Microsoft n’a pas donné les résultats escomptés, et qu’en dépit de son extension et des annonces récentes sur un partenariat à 3 Microsoft-AOL-Yahoo, il le serait sûrement mieux par DoubleClick :

Google has its DoubleClick ad exchange, which is attracting a growing number of advertisers and websites at the expense of Right Media. Industry experts said Yahoo’s ad space is « undermonetized, » meaning it could generate more money if Yahoo invested more in its technology or potentially placed the inventory on DoubleClick, among other things.

Car comme dit l’autre, le problème de Yahoo!, c’est qu’ils ont beaucoup de visiteurs, mais que ces mêmes visiteurs préfèrent occuper davantage de leur temps sur les réseaux concurrents :

Yahoo’s problem is that Internet users are spending a bigger portion of their time with Yahoo’s competitors.

et que désormais les investisseurs et les actionnaires de Yahoo! ont totalement épuisé leur dose de patience, mise à rude épreuve depuis trop longtemps !

Du reste, à vrai dire, je suis moi-même lassé de parler à n’en plus finir des tergiversations de Yahoo!, sans mission et sans vision depuis le début, même si maintenant Yang assure : « Nous voulons devenir la première compagnie média au monde ».

We want to be the premier media company.

Bon, OK, d’accord, et bien y a plus qu’à le faire ! Nous verrons sous quelle bannière…

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