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Friday, 21 October 2011 18:38

Avec Galileo, l'Europe veut naviguer librement

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Entendra-t-on un jour «t’as ton Galileo pour te repérer?» plutôt que «t’as ton GPS?»… Même s’il met un peu de temps à s’installer dans le langage commun, le programme Galileo de l’Union européenne a bien pour ambition de devenir un système de positionnement par satellite encore plus précis que le GPS américain (Global Positioning System). Et tandis que ce dernier dépend du Pentagone, Galileo est civil. Il est financé par l’Union Européenne, avec une contribution de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour la phase de test. 30 satellites Le lanceur russe Soyouz qui doit partir pour la première fois de la base de lancement de Kourou, en Guyane, emporte les deux premiers satellites de la constellation Galileo, qui en comptera 30, déployés à 23.000 km d’altitude autour de la Terre, lorsqu’elle sera complète. Le système GPS compte 24 satellites, le système russe Glonass également. Galileo est conçu pour être interopérable avec les deux autres.Lancé dans les années 90, le projet d’un système européen de navigation n’est acté qu’en 2001, lorsque l’UE décide formellement sa construction. Cependant des dissensions entre les Etats ont provoqué des retards dans la mise en place de Galileo. Au départ, le financement, devait reposer en grande partie sur le secteur privé, grâce aux recettes commerciales. Une concession avait été attribuée à deux consortiums. Finalement, en 2007, ce principe a été abandonné et l’UE a pris toutes les rênes en main, et assumé le financement. L’ESA est chargé du développement et passe les appels d’offres.2,4 milliards d’euros ont été alloués à la construction et au lancement des 14 premiers satellites de la constellation (ainsi qu’à la mise en place des stations au sol). Près de 2 milliards doivent encore être dégagés par l’UE pour la période 2014-2020, précise l’ESA.Une étape importante a été franchie en 2005 et 2008 avec la mise sur orbite de deux satellites de tests, GIOVE A et GIOVE B (Giove signifie Jupiter en italien, c’est aussi un acronyme pour Galileo In-Orbit Validation Element). Ces deux satellites ont permis de valider les signaux de transmission utilisés pour Galileo, dont la précision attendue est meilleure que celle du GPS : 3 à 4 mètres contre 5 à 10 mètres.L’une des clefs de cette précision est la qualité des horloges atomiques embarquées à bord de chaque satellite de navigation, synchronisées par les centres de contrôle au sol. Pour déterminer une position précise sur la Terre, il faut trois données spatiales et une donnée temporelle. Le temps que met le signal à nous parvenir –sachant qu’il voyage presque aussi vite que la lumière- doit être mesuré avec une précision de l’ordre de la nanoseconde. Une microseconde d’écart et la position est décalée de 300 mètres ! Lorsqu’un automobiliste navigue en ville, la différence est de taille ! Des horloges atomiques de dernière génération ont donc été choisies : ces horloges, qui se servent des «vibrations» des atomes pour battre la mesure du temps, sont fournies par le groupe français Orolia. La première phase de mise en place du système Galileo est une période de validation avec quatre satellites : les deux qui sont sous la coiffe de Soyouz et deux autres dont le lancement est prévu l’année prochaine. Ce n’est qu’après que commencera le déploiement des 14 autres satellites. En 2015 18 satellites devraient être en orbite, le complément est attendu à partir de 2020. Cécile Dumas Sciences et Avenir.fr21/10/11 Authors:
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