Le W3C (World Wide Web Consortium) a publié cette semaine le premier brouillon d’un standard du Web concernant le contrôle de la vie privée sur la toile, un ensemble d’outils qui permettront à votre navigateur de bloquer toute activité de pistage.
Répondant au nom de “Tracking Preference Expression”, le brouillon porte sur une fonctionnalité inventée — et développée — par Mozilla depuis Firefox 4, le “Do Not Track” (DNT). Se présentant sous la forme d’un entête HTTP lancé à chaque consultation de serveur, celui-ci permettrait en effet de signaler à un site que vous ne souhaitez en aucun cas être tracé.
Le principal but de cette fonctionnalité est donc de fournir aux internautes la possibilité de contrôler pleinement la manière dont ils souhaitent voir leurs données et leurs déplacements sur le Web exploités, mettant par la même occasion un frein au traçage publicitaire abusif, souvent pratiqué jusque là — votre comportement en ligne pouvait être aisément suivi puis interprété, et était alors utilisé par de nombreuses compagnies, leur permettant d’orienter les publicités apparaissant dans votre navigateur.
Certains navigateurs, notamment Internet Explorer et Chrome, offrent déjà des mécanismes d’opt-out sous la forme d’un cookie (Keep My Opt-Outs pour Chrome) : l’ajout de ce cookie dans votre navigateur empêche certains sites de vous suivre. Le problème avec cette méthode est que si vous décidez de supprimer vos cookies, votre configuration de confidentialité sera remise à zéro… L’entête HTTP créé par le système de DNT se présente quant à lui comme une solution plus robuste, et donc plus sûre pour la conservation de vos préférences. Celui-ci est par la même occasion plus accessible, pouvant être directement paramétré depuis les options de votre navigateur.
A ce jour, 15 organisations font partie du groupe de travail sur le brouillon du W3C. On retrouve parmi celles-ci : Adobe, Apple, Facebook (chercherait-on à se racheter ? ), Google, IBM, Microsoft, Opera Software, et Yahoo!. L’administration du président Obama semblerait même être de la partie pour soutenir cette standardisation. On remarque néanmoins que Google, qui s’appuie énormément sur les revenus que lui rapporte la publicité, avait un peu tardé à joindre le groupe de travail pour “Do Not Track”.
Seul point négatif : l’adoption de ce standard repose sur une participation volontaire des publicitaires, et il n’est donc (certainement) pas sûr que votre vie privée soit, après publication du standard, à l’écart de tout pistage. Sa mise en place par le W3C, organisme mondialement reconnu, devrait néanmoins en convaincre une bonne part.
La version définitive de ces standards devrait sortir en milieu d’année prochaine.
(Image d’illustration : Max Froumentin)
Authors: