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Lundi, 04 Juillet 2011 19:00

Procès en Tunisie Ben Ali condamné à 15 ans de prison

Procès en Tunisie Ben Ali condamné à 15 ans de prison

Le président déchu réfugié en Arabie Saoudite a également été condamné à une amende de 108 000 dinars (environ 54 000 euros) dans cette affaire dite du "palais de Carthage". Les peines (10 ans pour détention de stupéfiants, cinq ans pour détention d'armes et 6 mois pour détention de pièces archéologiques) ont été cumulées. La cour a délibéré six heures avant de rendre son verdict.

Le procès s'était ouvert dans la matinée sur un coup d'éclat des avocats de la défense commis d'office, qui ont quitté le procès en estimant que leurs droits étaient bafoués. Me Hosni Béji, l'un des avocats, avait exhorté le tribunal à «étudier le dossier avec sérieux», assurant œuvrer pour ramener son client devant la cour, mais le tribunal avait rejeté sa demande de report du procès.

Avant même l'énoncé du verdict, M. Ben Ali a, par la voix de son avocat libanais Akram Azouri, rejeté ce procès comme «inexistant» et dénoncé une «calomnie politique». «Le procès d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre de la calomnie politique contre le président Ben Ali pour le dépeindre aux yeux de l'opinion publique comme un trafiquant de devises, de drogues et d'armes», a déclaré Me Azouri dans un communiqué.

Un procès peu médiatisé

«J'espère que quand notre client sera là, il sera jugé en bonne et due forme. Ce procès n'a pas été un procès exemplaire de notre point de vue», a réagi de son côté Me Bachir Mahfoudhi, l'autre avocat tunisien commis d'office qui avait quitté l'audience. Le verdict est tombé dans une salle vide de public, à l'exception de journalistes, loin de l'atmosphère surchauffée du premier procès le 20 juin dernier.
M. Ben Ali avait alors été condamné par contumace à 35 ans de prison et 45 millions d'euros, avec son épouse Leïla Trabelsi, pour détournement de fonds.

Le procès de ce lundi ne faisait l'objet que de quelques lignes dans la presse tunisienne, illustrant une certaine lassitude vis à vis d'une procédure qui reste très formelle en l'absence de l'accusé. «C'est à l'image de ce qui se passe le pays, c'est une pièce de théâtre de plus!», constatait, amer, un jeune de 20 ans, Ali Ayouni, originaire de Regueb, une ville du gouvernorat de Sidi Bouzid (sud-ouest) où avait commencé la révolte contre le régime de Ben Ali en décembre 2010.

(L'essentiel Online/AFP)

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