La police de la province de Salta, dans le nord de l'Argentine, a poursuivi dimanche jusqu'à la tombée de la nuit la recherche du ou des meurtriers des deux jeunes françaises. Leurs corps, présentant des impacts de balles, ont été trouvés vendredi sur le mont San Lorenzo, à 12 kilomètres à l'ouest de Salta, capitale de la province du même nom, à 1600 kilomètres au nord de Buenos Aires.
Conditions difficiles pour les recherches
«Quelque 80 policiers ont ratissé la zone pendant toute la journée à la recherche d'indices, de pistes et des responsables», a affirmé le commissaire José Hinojosa, attaché de presse de la police de Salta.
«Pour l'instant il n'y a pas eu de détention» a-t-il indiqué, précisant que les recherches avaient été interrompues à la tombée de la nuit et reprendront ce lundi.
Les policiers ont avancé «lentement parce qu'il s'agit d'une région de montagnes avec de très basses températures et des arbres assez hauts», a-t-il ajouté.
Le consul général de France à Buenos Aires, Patrick Flot, qui avait prévu de se rendre dimanche à Salta a dû suspendre son voyage en raison du climat, a indiqué une source du gouvernement provincial.
Mobilisation à Paris
Les autorités ont indiqué que les deux femmes avaient été identifiées, mais leurs noms n'ont pas été rendus publics.
Les familles des deux françaises, reçues dimanche à Paris par le secrétaire d'État chargé des français de l'étranger, David Douillet, ont demandé que «leur douleur et leur intimité soient respectées», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, et a souhaité que leurs identités ne soient pas divulguées.
«Le secrétaire d'État a exprimé sa solidarité avec les familles et les a assurées de la mobilisation des services de l'État, tant à Paris qu'en Argentine, pour les aider dans cette épreuve», ajoute le communiqué.
Un peu plus tôt, le Quai d'Orsay avait affirmé faire «pleinement confiance aux autorités argentines (...) pour faire toute la lumière sur ces meurtres afin que les responsables soient identifiés et jugés».
Tuées par balles et violence sexuelle
Selon des sources proches du dossier, l'une des victimes, tuée d'une balle dans le front, présentait des traces de violences sexuelles, elle avait des ecchymoses sur le corps, ses vêtements étaient déchirés, et elle paraissait avoir résisté à l'agression.
«Elle tenait des cheveux de l'agresseur dans son poing fermé», a déclaré le juge Martin Perez, chargé de l'affaire.
La deuxième victime a été trouvée à quelques mètres du corps de son amie, «avec une balle dans le dos et le pantalon sur les chevilles», mais elle ne semble pas avoir été violée, a indiqué le juge.
L'arme du crime serait un pistolet ou un revolver de calibre 22, calibre du projectile qui a été extrait du corps d'une des victimes.
Le juge estime que le ou les meurtriers pourraient se trouver parmi la population clairsemée de cette région au relief accidenté, des bergers qui élèvent leurs animaux dans des conditions précaires, ou bien parmi les employés du site de randonnée, exploité par une entreprise privée.
Un site touristique prisé
Ce site aux sentiers escarpés est visité chaque jour par des dizaines de touristes du monde entier. Le juge a souligné qu'on ne peut atteindre l'endroit où les corps ont été retrouvés qu'à pied et après deux heures de marche.
Les deux françaises étaient arrivées à Salta en autocar le 11 juillet, venant de Buenos Aires, et elles devaient repartir le 19 juillet.
Elles sont entrées sur le site de randonnée le 15 juillet, selon le registre du site, mais leur décès serait intervenu entre mardi 26 et jeudi 28, ce qui pourrait indiquer qu'elles ont été séquestrées pendant plusieurs jours.
Le gouverneur de la province de Salta, Juan Manuel Uturbay, a ordonné «l'élucidation urgente de cet acte aberrant», affirmant mettre à la disposition de la justice «toute la logistique» de l'administration de la province, dont le tourisme est l'une des principales sources de revenus.
(L'essentiel Online/AFP)
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