«Les gens n’ont vraiment pas de cœur», affirme un soupir dans la voix, Liliane Ferrond, de l’Asile national de Gasperich. Les abondons des animaux, pour elle, c’est une situation très «préoccupante», et elle sait de quoi elle parle, l’asile de Gasperich est l'un des plus grands du Luxembourg.
Que faire de son compagnon lorsque l'on part au soleil? L'emmener ou le mettre en pension? Mieux vaut s'y prendre bien à l'avance... L'essentiel Online vous dit également tout sur les conditions de transports des animaux chez les CFL ou Luxair dans cet article.«Il y a moins d’abandon au Luxembourg que dans les pays frontaliers, je pense, mais une chose est sûre: nous sommes toujours en surpopulation dans l’asile. On peut accueillir une centaine d’animaux et parfois on se rapproche du double. En 2010, on a pris en charge plus de 400 animaux. 150 ont été abandonnés et le reste ont été trouvés.» Une surpopulation qui augmente à l’approche des congés? «Pas forcément», affirme cette bénévole. «Les abandons se font tout au long de l’année, il y a un petit pic pendant les vacances mais rien de très symptomatique».
L'abandon d'animaux: une question d'argent
Pour Sylvie Mousel, de la Ligue nationale pour la protection des animaux les Luxembourgeois abandonnent moins leurs animaux, surtout depuis 2008. «Cette année-là, le Luxembourg a adopté une loi beaucoup plus stricte sur la possession de chien. Le propriétaire d’un chien doit le déclarer à la mairie, se déplacer avec son récépissé, le faire recenser tous les ans... se débarrasser de lui c’est moins facile, on peut vous retrouver et porter plainte plus facilement qu’avant, et on le fait. Les tribunaux prennent la question des animaux plus au sérieux. Ça a fait réfléchir sur l’abandon de chien et des autres animaux de compagnie».
Même si l’abandon des animaux est rendu plus difficile par la loi, s’en débarrasser est souvent la solution de facilité. Les raisons sont diverses et variées mais l’argent est souvent la raison numéro 1. «S’occuper d’un animal ça coûte cher en frais (nourriture, vétérinaire...) et les gens ne s’en rendent pas complètement compte avant d’y être confronté», nous explique Liliane Ferrond. Autre raison importante: la légèreté avec laquelle les gens décident d’avoir un animal. «Souvent des gens viennent à l’asile pour déposer un chien après une semaine. Ils disent: "C’est beaucoup d’entretien, il ne m’obéit pas, il fait pipi partout..." Ils pensent qu’un animal c’est comme un jouet et quand ils se rendent compte qu’il faut l’éduquer et s’en occuper c’est la désillusion et l’abandon suit».
À la Ligue nationale de protection des animaux, on tente alors de responsabliser davantage. «L'adoption fait l'objet d'une attention et d'un suivi très poussés. Elle se fait en plusieurs phases et elle ne se confirme que lorsqu'on est sûr que l'animal est bien traité et fortement désiré», explique enfin Liliane Ferron.
(FR/L'essentiel Online)
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