L’affaire a défrayé la chronique dans le web américain la semaine dernière : en prévision d’un mouvement de protestation consécutif à ce qui ressemble à une bavure policière ayant entraîné la mort d’un homme de 45 ans dans une station de métro de San Francisco en juillet dernier, les responsables du réseau de métro de la ville (BART – Bay Area Rapid Transit) avaient décidé de couper purement et simplement le réseau GSM sur la ligne afin d’empêcher les manifestants de communiquer entre eux.
Une mesure drastique autant que très peu démocratique qui ne fut pas du goût de certains activistes, et notamment des Anonymous, qui, dans différents messages postés sur internet, avaient promis de faire disparaitre le site de BART en représailles de ce qui était considéré comme une censure intolérable.
La menace fut rapidement mise à exécution : le site MyBart.org a été hacké le 14 août, la base de données de ses utilisateurs publiée en page d’accueil accompagnée d’un message intitulé « opBART Action ». Au moment où j’écris ces lignes, le site est toujours fermé et affiche laconiquement un message « en rénovation », alors que l’autre site officiel du BART s’en tient à une note d’information sur la faille dans les données.
Lamaline dans le métro
Rebondissement, un article du San Francisco Weekly paru hier révèle suite à une conversation par chat que finalement les Anonymous ne seraient pour rien dans l’attaque du site, mais que celle-ci serait le fait d’une initiative isolée de la part d’une jeune française, « Lamaline_5mg », dont ce serait, selon son propre aveu, le premier fait d’arme.
Lamaline affirme avoir fait ça pour s’amuser (I did it for the lulz) en exploitant une faille très facile à hacker dans le site du BART, à l’aide de deux scripts Python de 50 lignes chacun. Au moment de l’interview, la faille était encore en place, et Lamaline indique même le lien pour y accéder, précisant non sans humour au journaliste qu’il vaut mieux qu’il ne clique pas dessus s’il ne veut pas voir débarquer les Fédéraux chez lui le lendemain matin.
Les Anonymous ont d’ailleurs confirmé ensuite qu’ils n’étaient pour rien dans ce hack. Moralité, avant de couper les moyens de communication auprès de la population, vérifiez bien que les vôtres sont infaillibles. Surtout si une jeune française espiègle et un peu habile en scripting passe dans le coin…