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Vendredi, 22 Juillet 2011 10:00

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

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Après les téléphones mobiles, Google se lance donc dans la micro-informatique. Enfin presque. Car comme pour les smartphones, Google fournit seulement le système d’exploitation et laisse le soin aux constructeurs avec qui il a noué des partenariats de concevoir le hardware.

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

Google a annoncé il y a quelques semaines le lancement du Chromebook, nouveau concept d’ordinateur portable entre le laptop classique et le netbook (désolé pour tous ces anglicismes) dont la particularité réside dans le fait qu’il fonctionne exclusivement avec internet, sur la base d’un système d’exploitation embarqué dans le navigateur Chrome.

Prise en main : un concept déroutant au début

Avec Chromebook, Google fait donc le pari du cloud ou du 100% connecté : pas de logiciels, pas de « bureau » mais une fenêtre de navigateur qui sert d’écran de démarrage. Pour nous qui sommes habitués depuis des décennies à des PC avec un « vrai » système d’exploitation, le premier contact est quelque peu déroutant car on cherche cette bonne vieille base rassurante que constitue le bureau avec ses icônes et ses dossiers, et sans celui-ci c’est un peu comme s’il manquait une couche ou une certaine forme de « profondeur » à cet ordinateur.

Une fois ce premier seuil franchi, on s’adapte vite à la nouvelle donne… à condition que l’on ait bien déterminé ses besoins auparavant, qui passeront donc tous obligatoirement par le web et par Google. Autrement dit, si vous avez besoin de travailler sur des logiciels particuliers (montage vidéo par exemple) ou que vous n’êtes pas un utilisateur aguerri des services Google depuis déjà un certain temps, y compris de sa suite bureautique en ligne Google Docs, cette machine n’est pas pour vous.

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

Une Blog Machine ?

En revanche si vous êtes un digital nomade, que les services Google n’ont plus aucun secret pour vous, que vous avez depuis longtemps troqué vos logiciels de bureau et autres suites Office pour des services dans le cloud, alors il y a des chances pour que le Chromebook vous séduise. Concernant l’activité de blogueur ou journaliste avec de nombreux déplacements, je me demande même si ce n’est pas la machine idéale, voire même si on n’a pas enfin trouvé la Blog Machine : écran plus grand que celui d’un netbook (12.1 pouces et résolution de 1280×800 idéale), clavier « chicklet » à la Apple et pad hyper confortables, connexion WiFi et 3G embarquée avec un slot latéral pour la carte SIM et démarrage en moins de 10 secondes. En fait, de par ses caractéristiques, le Chromebook est une sorte de tablette avec un clavier : limité pour certains usages mais terriblement pratique et efficace pour bosser vite et bien de n’importe-où.

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

Des limitations et quelques frustrations

Voilà pour le concept. Qui bien sûr a aussi ses inconvénients, à commencer justement par certaines limitations. Côté web par exemple, si la machine lit le Flash sans problème dans sa dernière version, il n’en va pas de même pour d’autres formats multimédia comme Silverlight, qui malgré le plugin Moonlight normalement prévu pour, n’est pas supporté. Cela pourra peut-être paraitre anecdotique à certains mais sachez par exemple que toutes les chaînes françaises du service public ainsi que leur service de télé de rattrapage ont fait le choix de Silverlight (concurrent de Flash par Microsoft). Résultat : vous n’accéderez à aucun de ces services, en tout cas pour le moment, sur votre Chromebook… Idem pour les fichiers vidéo DivX, Xvid, AVI, qui ne sont pas compatibles non plus, ce qui va vous créer quelques complications si vous voulez regarder des films sur votre Chromebook.

En revanche, contrairement à ce que j’ai pu lire ailleurs, les vidéos YouTube en 720p sont parfaitement lues et fluides sur le Chromebook que m’a fourni Google pour ce test.

Sur un Chromebook, vous ne pourrez donc pas installer de logiciel. Les seules installations et personnalisations que vous pourrez faire sont les applications de « l’app store » Google Chrome ou les extensions du navigateur. Peu gênant pour certains, totalement rédhibitoire pour d’autres. A vous de voir encore une fois quels sont vos usages.

Autres inconvénients : d’une part, puisque tout est en ligne et qu’internet est le moteur du Chromebook, si vous n’avez pas de réseau vous n’avez plus de PC. Inutile de l’ouvrir, vous êtes au chômage technique. Et comme tout est en ligne, vous devez avoir une confiance absolue dans la gestion du cloud par Google, notamment en termes de confidentialité et de sécurité des données…

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

Une sorte de MacBook version Samsung

Côté périphériques et gestion des fichiers, aucun souci : les clés USB, disques durs externes et souris USB sont reconus immédiatement, et le Chromebook est quand même doté d’un explorateur de fichiers sommaire qui permet de rechercher et déplacer des fichiers, ou d’aller par exemple chercher une image à mettre en pièce jointe d’un email ou en illustration d’un article de blog. C’est d’ailleurs pour moi souvent ce qui constitue l’épreuve de vérité quand je teste une nouvelle machine ou un nouveau concept mobile : pourrai-je bloguer confortablement avec au point de l’emmener avec moi à l’exclusion de tout autre équipement ? Ici la réponse est oui, alors que ce fut une de mes déceptions avec l’iPad, trop limité en la matière (gestion de fichiers, éditeur WordPress inexploitable, etc). D’ailleurs je pense emmener mon Chromebook en vacances à la place de mon netbook Samsung : pour un poids à peine supérieur (1,5kg exactement contre 1,335kg pour le Samsung NC10), j’ai une machine plus fine avec un écran plus grand et un excellent clavier. Je ne pense pas avoir besoin de plus en déplacement, en croisant les doigts pour que mon habituel éditeur de code et client FTP (Dreamweaver) ne me fasse pas trop défaut.

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

Du point de vue matériel, on a droit à un ultra-portable de très bonne facture, aux formes lisses, sobres et arrondies comme je les aime. La machine est dotée de deux prises USB, d’un slot pour carte mémoire SD, d’un slot pour carte SIM pour connexion 3G, d’une sortie VGA avec cordon adaptateur fourni, d’une prise casque audio, d’une entrée jack et d’un capteur photo-vidéo avec micro (webcam) pour la visio-conférence.

L’ensemble est relativement véloce et fluide mais pourrait faire mieux. On note quelques ralentissements voire plantages du navigateur lorsque plusieurs onglets sont ouverts avec des éléments un peu gourmands en ressources dans les pages.

Du point de vue de l’autonomie on doit pouvoir compter sur une petite journée en utilisation « standard », soit environ huit heures.

Pas de 3G ! Dommage pour une machine nomade…

La connectivité WiFi a, b, g, n ne pose pas de souci, le réseau est reconnu immédiatement dès la première utilisation. En revanche, gros point noir : je n’ai jamais pu me connecter en 3G avec ma carte SIM Orange. La carte est bien reconnue (attention, l’introduire avec la puce en haut et prévoir éventuellement une pince à épiler tant le slot est mal fichu), le code PIN est demandé dès l’introduction, mais la connexion ne se fait pas, et malgré tous les réglages et plusieurs tentatives on a droit à un message d’erreur indiquant une connexion impossible au réseau 3G. C’est quand même un peu décevant, pour ne pas dire stupide pour une machine nomade censée fonctionner uniquement en mode connecté… Je reviens donc sur ce que j’ai dit précédemment : en l’état ce Chromebook ne m’accompagnera pas en vacances ni dans d’autres déplacements où je ne serai pas certain d’avoir du WiFi. A corriger très vite…

Test : une semaine avec un Google Chromebook Samsung Série 5

En conclusion

Le pari du « tout cloud » est osé mais cohérent avec la politique de Google et même avec son ADN. Si je ne suis pas certain que le concept de Chromebook emportera l’adhésion d’un très large public (où sont mes logiciels ? et le bureau ?…), en tout cas immédiatement, il conviendra à certaines catégories qui se sont déjà accommodées d’effectuer la plupart de leurs tâches quotidiennes en ligne. Je fais partie de cette dernière catégorie, mais malgré cela je pense que j’hésiterais encore un peu à franchir le cap et investir quand même 399.00 euros (chez Amazon par exemple) dans une machine qui n’offre pas une grande liberté de manœuvre tant son existence même est liée à la présence d’une connexion à internet, et si possible avec un bon débit, sans quoi la moindre tâche devient vite une corvée. En fait, paradoxalement, en créant une machine de liberté, toujours à jour et qui nous affranchit d’un OS lourd et des logiciels, le concept de Chromebook crée une autre contrainte : celle du (sans) fil à la patte. Pas de web, pas de chocolat.

A vous de voir.

J’aime bien

  • le format
  • l’écran lumineux est clair (dalle mate)
  • le rapports poids/encombrement
  • le démarrage instantané
  • l’autonomie
  • le clavier
  • le pad tactile
  • le look

J’aime moins

  • la 3G défaillante
  • quelques ralentissements et plantages
  • l’incompatibilité avec certains formats multimédia répandus

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