Comment jugez-vous le contexte particulier de cette rencontre?
Laurent Blanc : C'est un peu la rentrée des classes et le début de la deuxième saison, qui est la plus importante. On n'a que ce match pour préparer les rencontres contre l'Albanie et la Roumanie (en qualifications de l'Euro-2012, ndlr). Ce n'est pas le meilleur moyen parce que les joueurs ne sont pas au maximum de leur forme. Mais on est très contents de les retrouver et je pense qu'eux aussi. En plus il y a du soleil, des jolies filles à Montpellier. Il y a une bonne ambiance mais le plus important reste le match. Là, vous êtes tout gentils, tout bronzés et sympas mais si on perd demain on va se faire fracasser.
Allez-vous mettre l'accent sur la manière?
On met toujours l'accent sur la manière. Le résultat ne suffit pas même si il n'y a que la victoire qui m'intéresse et qui nous fait survivre. Mais c'est vrai que la manière reste une chose importante parce qu'on essaye de mettre une idée directrice en place dans le jeu et quand les joueurs arrivent à la mettre en pratique et à obtenir un bon résultat, cela fait de moi un sélectionneur satisfait.
Des clubs vous ont-ils demandé des séances d'entraînement supplémentaires pour leurs joueurs?
C'est assez rare. D'habitude, on demande au sélectionneur s'il est possible de préserver les joueurs. Là, j'ai eu les deux, c'est assez paradoxal. Mais si je commence à écouter tout le monde, cela devient difficile. Je ne pourrai pas changer complètement d'équipe, les règlements nous l'interdisent. On fera six changements, donc il faudra trouver 5 joueurs qui joueront tout le match. Si les choses se passent bien, il y aura plus de roulements dans le domaine offensif et dans l'entre-jeu.
La défense de mercredi sera-t-elle celle du match de septembre?
Patrice Evra nous a quittés à 16 heures car il n'a pas récupéré de sa blessure. Donc Gaël (Clichy, ndlr) nous a rejoints. Ce sera une défense inédite car Adil (Rami, ndlr) est suspendu contre l'Albanie. J'avais dit qu'Eric Abidal est un arrière gauche. Là où j'ai évolué, c'est que ponctuellement, il peut nous rendre de grands services dans l'axe. Car il est très bon défensivement, il a une bonne relance et a une grande expérience. Ce qui nous a fait défaut en Biélorussie. J'espère que le match nous servira pour avoir plus de sécurité et de certitudes dans ce que l'on veut faire.
Qui portera le brassard de capitaine?
Je n'en sais rien. Je ne sais pas si je ne vais pas le porter moi-même. La saison va être courte et en octobre, on saura si on a atteint l'objectif. Il est probable qu'on va continuer jusqu'en octobre avec un roulement de capitaine. Personne ne sort du lot. Il y a deux ou trois candidats mais le capitaine doit remplir des critères précis en terme sportif et de vie de groupe. Mais cela ne m'inquiète pas plus que ça.
Dans quel état d'esprit se trouve Samir Nasri, qui souhaite changer de club?
Samir est un joueur d'Arsenal, jusqu'à preuve du contraire. Je n'en sais pas plus. Il est en discussions avec son club pour éventuellement en changer. J'attends avec impatience. C'est une position délicate, cela peut le perturber mais il ne se trouvera pas sans club et vu les candidats, cela ne me dérangerait pas. Mais si on pouvait en voir l'épilogue, ce serait bien pour lui et pour nous.
Les joueurs ont-ils conscience de l'importance de ce match?
C'est toute l'imbécilité de ce match du mois d'août. Il y a des joueurs qui n'ont pas repris la compétition, il y a des joueurs que je voulais appeler et qui sont en conflit avec leur club et qui n'ont pratiquement pas fait de matches de compétition. Ce n'est pas la meilleure manière de préparer un match international. Mais j'espère qu'un jour on prendra conscience que ce match du mois d'août n'est pas le mieux placé dans la saison pour préparer les matches de septembre qui sont très importants puisque qualificatifs pour le Championnat d'Europe.
Comment avez-vous vécu vos 12 premiers mois à la tête des Bleus?
Il y a eu une année sportive délicate, il a fallu gérer certains problèmes extra-sportifs. Personnellement, j'ai aussi vécu une année difficile, j'inclus le professionnel et le privé.
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