Un an et demi après sa sortie en salles, «Avatar» reste «la» référence en matière de films 3D. Wim Wenders («Paris, Texas») va jusqu'à dire que depuis ce «chef-d'œuvre époustouflant», seules des «daubes» sont sorties. Certes, le réalisateur allemand présentera un documentaire en 3D sur la chorégraphe Pina Bausch lors de la Berlinale 2011, mais il n'est guère convaincu par l'utilisation du relief au cinéma. Les cinéphiles américains commencent d'ailleurs à délaisser les salles obscures en raison du prix élevé des projections en trois dimensions, alors que plus de 40 films 3D sont prévus en 2011. «De notre côté, si nous avons enregistré un reflux du public des projections 3D, c'était à cause de la qualité même du film», témoigne Raymond Massard.
L'autre dimension de la NBA Il l'avait tenté avec la finale et les demi-finales de la Coupe du monde de foot. Il avait aussi osé la retransmission, en direct et en 3D, d'un concert. Voilà maintenant le Ciné Belval prêt à passer à la diffusion de basket dans les mêmes conditions. Et pour que le spectacle soit total, ce n'est rien de moins que le «NBA All stars game» que l'exploitant Caramba a choisi de mettre à l'affiche. Soit les meilleurs joueurs de la Condéfération est face à leurs homologues de la côte ouest. Le haut du panier américain! Le directeur de Caramba est impatient de voir ça, le 21 février, à 20h. «En regardant le dernier match de la Coupe du monde en 3D, je me suis aperçu des nombreux détails que l'on pouvait voir en tant que spectateur mais que l'on ne pouvait capter devant son écran de télé. Même l'arbitre est moins bien placé!», sourit Raymond Massard. Marché des DVD trop à la traîne Les films disponibles sur le marché en 3D? Il n'y en a qu'une douzaine! «Les gens se sont rués sur les télévisions 3D et sont très déçus de voir qu'au niveau des DVD, ça ne suit pas», indique Didier Matthey-Doret, expert DVD à la Fnac. D'autant que le carton «Avatar» n'est vendu qu'à l'achat d'un écran ou d'un lecteur Panasonic. Parmi les quelques DVD 3D, citons «Les rebelles de la forêt», «Volt», «Alice au Pays des merveilles» (photo) et «Resident Evil 4». «Mais l'offre deviendra sûrement plus intéressante avec l'arrivée des écrans 3D sans lunettes vers la fin de l'année».Et le directeur de la chaîne de cinémas Caramba d'ajouter: «Ce n'est pas avec un truc nul du genre "Piranhas 3D" que l'on va convaincre les amateurs de cinéma d'adopter les projections 3D. Par contre, avec un film comme "Tron, l'Héritage" qui vient de sortir, là, il y a de quoi se faire vraiment plaisir!». La 3D, le responsable de Caramba y croit. Au point d'avoir équipé la quasi-totalité des salles du Ciné Belval pour ce mode de diffusion. «Un investissement important, particulièrement pour l'achat du millier de lunettes actives que nous avons effectué. Elles coûtent cher mais assurent une image bien meilleure. C'est le choix que nous avons voulu privilégier pour nos clients».
L'avenir du 7e art? Bien sûr que le directeur le voit en… multidimensionnel. «D'autant que le public se sera habitué, à la maison, à porter les lunettes adaptées aux programmes en 3D».
Pas de dégâts prouvés scientifiquement
D'aucuns se demandent quelles conséquences peut engendrer la consommation régulière d'images en 3D. «Il n'y a pas de dégât oculaire permanent, répond le Dr Pierre-François Kaeser, chef de clinique d'un hôpital ophtalmique. Seule une gêne transitoire peut survenir (maux de tête, fatigue oculaire, larmes ou vision double)».
Il est cependant recommandé de limiter le temps d'utilisation et de l'interrompre en cas de gêne. Quant aux dommages éventuels pour les enfants, «aucune étude scientifique ne les a encore prouvés, et il n'y a pas de théorie concluante sur la façon dont ces images pourraient être nuisibles».
La perception tridimensionnelle nécessite une bonne vision ainsi qu'un bon alignement des yeux. «Si un enfant ne parvient pas à voir les images en 3D ou se plaint d'une gêne en les visionnant, une consultation ophtalmologique est indiquée».
Patrick Jacquemot
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