Au salon aéronautique de Bangalore (sud), le plus grand d'Asie du sud, les constructeurs comme l'américain Gulfstream ou le brésilien Embraer ont afflué pour tenter de séduire les hommes d'affaires avec leurs luxueux avions privés. Le marché mondial du jet privé est entré dans une période de turbulences en 2008-09, avec des prix qui ont chuté jusqu'à 30% par rapport à l'année précédente. Le nombre d'heures de vol enregistrées sur ce segment à l'heure actuelle est également en baisse de 40% sur un an.
L'homme le plus riche de l'Inde, Mukesh Ambani, avait offert à sa femme un Airbus d'une valeur de 45 millions d'euros, pour son anniversaire en 2007.(photo: AFP)Mais l'économie indienne, en plein essor, a fait entrer dans le club fermé des milliardaires 17 nouveaux Indiens en 2010, portant leur nombre total à un chiffre record de 69, selon le classement annuel du magazine américain Forbes des particuliers les plus riches du monde. Le gouvernement a annoncé voici quelques jours que la croissance devrait atteindre 8,6% pour l'exercice en cours clos en mars, soit le rythme le plus élevé depuis trois ans.
Un jet privé est un outil pour le monde des affaires
Pour Trevor Esling, vice-président à l'international du groupe américain Cessna Aircraft Co., qui a ouvert une enseigne voici quatre ans à Bangalore, «l'expansion de l'économie devrait bientôt appuyer (le développement) des infrastructures et d'une flotte conséquente d'avions d'affaires. D'ici 2025, l'Inde devrait figurer parmi les dix premiers pays, hors Etats-Unis, en nombre d'avions d'affaires achetés», estime-t-il.
Selon José Eduardo Costas, vice-président en charge de l'Asie pour Embraer, le groupe brésilien a un carnet de commandes bien rempli. «Un jet privé n'est pas une Ferrari ou un bateau de luxe. C'est un outil pour le monde des affaires et le marché indien s'en rend compt, relève-t-il. Cinq de nos appareils sont déjà en possession du gouvernement et quatre autres (ont été achetés) par des companies privées. D'ici les trois prochaines années, nous allons livrer 30 de nos jets», a-t-il ajouté.
L'Inde possède la deuxième flotte de jets privés
De son côté, Gulfstream souligne que 17 de ses petits modèles ont été achetés en Inde en 2010 alors que seuls cinq avaient été choisis en 2001. «Il y a un énorme potentiel à long terme sur le marché indien avec le développement des infrastructures pour l'aviation d'affaires et une attention particulière du gouvernement sur ce segment», analyse Roger Sperry, vice-président de Gulfstream en charge de l'international.
Selon les chiffres de JetNet, un organisme de données sur l'aviation, les livraisons d'avions d'affaires dans la région Asie-Pacifique grappillent de plus en plus de parts de marché. Alors qu'en 2007 elles représentaient 7% du marché mondial, elles sont passées à 12% deux ans plus tard. Selon JetNet, l'Inde possède la deuxième flotte de jets privés dans la région, avec 143 appareils.
L'essentiel Online/AFP
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