L'archipel a subi un déficit commercial mensuel de 853,7 milliards de yens (9,1 milliards de francs). Depuis que de cette statistique existe sous cette forme(1979), il n'a connu pire mésaventure qu'une seule fois, avec le trou de 968 milliards déploré en janvier 2009, en pleine crise financière internationale qui avait durement frappé le Japon. En mai, les exportations de la troisième puissance économique mondiale ont chuté de 10,3% par rapport à celles du même mois de l'an passé, à 4760,8 milliards de yens.
Les exportations d'automobiles et de semi-conducteurs sont bridées depuis le séisme du 11 mars, et la facture énergétique s'est envolée. La balance commerciale nippone a basculé dans le rouge depuis le mois d'avril, l'économie subissant les conséquences du tremblement de terre de magnitude 9 et du tsunami géant qui ont dévasté le nord- est du pays le 11 mars.
Le désastre a en effet endommagé ou détruit des usines de fournisseurs des constructeurs d'automobiles et de fabricants de composants électroniques, deux grands secteurs exportateurs japonais. Les ventes de voitures vers l'étranger ont en conséquence plongé de 41,3% sur un an, tandis que les livraisons de semi-conducteurs ont baissé de 18,5%. Ces reculs sont toutefois moins catastrophiques que ceux enregistrés en avril, a souligné Hiroshi Watanabe, économiste à l'Institut de recherche Daiwa.
Bond des importations
Les importations ont bondi pour leur part de 12,3%, à 5614,5 milliards de yens (48,8 milliards d'euros), tirées par l'augmentation de la facture énergétique. Les compagnies japonaises d'électricité doivent accroître la production de leurs centrales thermiques depuis l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires après le 11 mars.
À la lumière de l'accident nucléaire de Fukushima, les autorités locales rechignent à donner leur feu vert au redémarrage de ces installations, ce qui pourrait renchérir pendant longtemps la facture énergétique du pays.
Au final, le déficit du Japon vis-à-vis de la Chine, son principal partenaire commercial, a plus que triplé en mai sur un an, tandis que l'excédent de sa balance commerciale a fondu avec les États-Unis, de plus de moitié, et avec l'Union européenne, de plus des trois-quarts.>
(L'essentiel Online/ats)
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