«En 2011, le Luxembourg bénéficiait de 107 000 euros d'aide dans le cadre du programme européen de distribution de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies de l'UE. En 2012, il bénéficiera de 47 463 euros, indique Roger Waite, porte-parole du commissaire européen à l'Agriculture, contacté par L'essentiel Online. Cet état de fait n'est pas spécifique au Grand-Duché, vu que tous les pays membres sont touchés. Cela s'explique par une décision européenne qui oblige les États membres à ne bénéficier que des stocks de vivre disponibles au sein de l'UE».
L'aide alimentaire La distribution gratuite de nourriture en Europe a été lancée pour la première fois, dans l'urgence, lors de l'hiver exceptionnellement froid de 1986. À cette époque, l'Europe disposait de stocks excédentaires de produits agricoles. Lors de la réforme de la PAC en 1990, ces stocks européens furent supprimés. L'Europe les remplaça par une enveloppe financière représentant 1% du budget de la politique agricole de l'Union européenne, soit 500 millions d'euros attribués aux États de l'UE qui les répartissent entre les associations distributrices.Autrement dit, l'aide alimentaire destinée aux ressortissants des pays membres - composée exclusivement de céréales et de poudre de lait écrémé - dépend désormais à 100% des réserves agricoles actuelles. Problème: ces dernières sont au plus bas, contrairement au nombre de personnes démunies. Estimées à 43 millions de personnes au sein de l'Union européenne, elles seraient ainsi près de 1 300 au Luxembourg, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture. Des migrants et des réfugiés en majorité.
Priorité donnée aux produits de première nécessité
Concrètement, cette décision va se répercuter auprès de la Croix-Rouge, de la banque alimentaire et de Caritas, les trois associations en charge de distribuer l'aide alimentaire au Grand-Duché. «Le problème est sérieux vu que les dons que nous recevons actuellement sont d'ores et déjà inférieurs aux besoins, la situation ne va pas s'arranger, affirme Marc Rochet, directeur au sein de la Croix-Rouge luxembourgeoise, contacté par L'essentiel Online. Ce qu'il risque de se passer c'est que nous allons devoir faire plus appel aux dons privés et plus solliciter nos bénévoles pour récolter ces dons».
Du côté du ministère de l'Agriculture, chargé de répartir les produits issus de l'aide de Bruxelles, certains choix devront être faits pour maintenir le service auprès des personnes les plus démunies. «Nous n'avons pas encore discuté de ce qui allait être fait, mais nous allons vraisemblablement limiter l'achat des produits les plus coûteux comme le lait chocolaté ou le fromage blanc pour nous concentrer sur les produits de première nécessité peu chers, comme le lait ou le beurre».
(Jmh/L'essentiel Online)
Authors: