La «Petite» sera de retour vendredi vers 18 h à l'Abbaye de Neumunster. La «Petite», c'est comme ça que Steven Weinberg surnomme sa voiture, une 4CV de 1959. Au début de l'été dernier, il s'est mis à son volant pour un long, un très long voyage. «A l'arrivée, j'aurais fait un peu plus de 33 000 km et traversé 13 pays», précise Steven Weinberg. Les USA de New York à San Fransisco, en passant par les immenses étendues américaines, la vallée de la mort et les geyser de Yellowstone, le Canada et l'Alaska par la côte Ouest, avec des nuits éclairées d'aurores boréales, le Japon, l'immense Russie, les Pays baltes, la Pologne, le Benelux et, après Luxembourg, la France jusqu'à Paris.

Le tout en prenant son temps, 213 km par jour en moyenne en Amérique. «L'objectif n'est pas de faire un maximum de kilomètres en un minimum de temps, mais de prendre le temps de rencontrer les gens». La «Petite» et son pilote ont donc vu du pays, mais au rythme des rencontres qui ont jalonné leur parcours... «J'aime voir les gens dans leur contexte. Même si c'est éphémère, on peut devenir amis pendant quelques minutes». L'accueil réservé à l'équipage a d'ailleurs été bon partout, mais «la plus grande hospitalité, c'est en Russie que je l'ai trouvée, c'était incroyable de spontanéité et de générosité». Ce qui n'est pas plus mal dans un pays qui représentait un bon tiers du voyage. Et où les conditions étaient extrême. «On m'a dit que j'étais fou de traverser la Sibérie en hiver! Mais je l'avais déjà vue en été. Qui plus est, avec la boue, je ne serais peut-être pas passé».

Malgré tout, il a fallu composer avec un thermomètre descendu une fois à - 45°C et régulièrement sous les -30 °C. «Je craignais pour la mécanique. Mais, pendant tout le voyage, la Petite a résisté beaucoup mieux que prévu. C'est que les étudiants du Lycée Technique du Centre ont très bien fait leur boulot!» La vieille voiture avait en effet été retapée de fond en comble par les lycéens, avant son départ. Et, en 33 000 km, elle aura simplement rencontré «quelques pannes, de petits problèmes, mais jamais rien de grave».
De quoi ramener Steven Weinberg, 64 ans, sans soucis depuis les Pays-Bas et la Belgique, où il fait ses dernières escale, à Luxembourg-ville, puis à Paris. Une dernière étape sous forme de clin d'œil. pour boucler la boucle. En 1908, un équipage automobile avait rallié New York à Paris , via la Russie. C'était, déjà, un exploit.

Jérôme Wiss