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Vendredi, 20 Mai 2011 09:00

Les utilisateurs de tablettes passeraient 5 fois plus de temps sur les sites de news que les internautes sur PC

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Alors que les liseuses d’eBooks peinent à trouver leur place (engins rudimentaires en noir et blanc et offre d’eBooks insuffisante et trop chère), les tablettes sont de formidables dévoreuses d’information, et ce d’autant plus que l’offre s’organise peu à peu et se présente maintenant sous plusieurs formes très attractives. J’ai identifié au moins cinq façons de « consommer » de l’information sur tablette, en partant de ce qu’il est possible de faire avec un iPad :

1. Le web. Comme j’avais déjà eu l’occasion de l’indiquer, sur une tablette, on ne surfe pas, on « lit » le web, comme on feuillète un magazine. L’engagement et le temps passé est donc plus important, et le nombre de pages vues aussi.

2. Les journaux ou magazines pour iPad. Les grands titres de presse écrite proposent pour la plupart une application iPad. Certaines sont basiques, comme celle de L’Equipe ou de Capital, puisqu’elles consistent juste en une version PDF de l’édition papier avec fonction zoom. D’autres sont spécialement conçues pour et dédiées à l’iPad. Celle du Point ou de Paris match sont par exemples très bien conçues puisqu’elles reprennent l’intégralité du contenu des hebdomadaires papier en l’adaptant à la lecture sur tablette et en l’enrichissant d’audio et de vidéo. On regrettera juste que sur l’application du Point il faille disposer d’une connexion web pour accéder aux contenus multimédia et que ceux-ci ne chargent pas dans l’application au moment du téléchargement au numéro pour une lecture hors-ligne. Si vous voulez lire Le Point sur iPad en avion, vous n’accéderez pas aux contenus enrichis.

3. Les applications de presse écrite. Ce sont des apps hybrides entre web et journal : elles adaptent généralement le contenu du site web d’un titre de presse dans une application proposant dans un format adapté l’actualité en temps réel. C’est le cas de l’application gratuite Le Monde pour iPad, un modèle du genre, ou encore celles de l’Express (lente et toujours aussi buggée) ou de 20 Minutes. Autre avantage pour les titres qui ne proposent qu’une application iPhone dans cette catégorie (Le Point par exemple) : ces apps sont intégralement compatibles avec l’iPad et la fonction x2 pour les adapter à l’écran de ce dernier est parfaite car elle améliore le confort de lecture si l’on fait abstraction d’une légère pixellisation très peu visible et pas gênante.

4. Les agrégateurs « intelligents ». Il s’agit d’applications qui reprennent le contenu d’une sélection de sites web (que vous pouvez généralement personnaliser) et qui les convertissent et adaptent dans un format « magazine » propice à la lecture et au feuilletage sur tablette. Le premier qui vient à l’esprit est évidemment Flipboard, probablement l’une des meilleures applications pour iPad toutes catégories confondues, et LA meilleure pour la lecture de contenus web. Mais il y en a d’autres qui font leur place tranquillement, comme le très bon Zite ou encore Skygrid ou Taptu.

Les utilisateurs de tablettes passeraient 5 fois plus de temps sur les sites de news que les internautes sur PC

5. Les eBooks. Quelque soit la plate-forme (iOS, Android, RIM…), les tablettes proposent toutes leur application d’achat, de gestion et de lecture d’eBooks. Malheureusement, l’offre en français est souvent anémique voire inexistante (Kobo sur BlackBerry PlayBook…) et les livres numériques sont encore à des prix prohibitifs. Je l’ai déjà dit, et je pense que je suis loin d’être le seul : tant que le prix des bouquins sur l’iBook Store ne baissera pas de façon significative c’est à dire avec une différence d’au moins 30 à 40% sur le prix de l’édition papier), je n’achètera jamais un eBook. Malheureusement nous risquons encore d’attendre longtemps puisque ces imbéciles de députés viennent de nous faire une nouvelle poussée d’exceptionnite culturellus aigüe protectionniste d’un autre âge en imposant le prix unique du livre numérique. Comment tuer dans l’œuf un marché naissant, mode d’emploi…

Les tablettes sont donc des magazines en puissance. On s’en doutait un peu, et une étude de TigerSpike, un éditeur d’applications pour de grands titres anglo-saxons comme The Economist le confirme : le temps moyen passé à la lecture d’une publication sur tablette est de plus de 30 minutes, soit 3 à 5 fois plus que sur la même page sur le site web via un PC de bureau. Les lecteurs du Times seraient ainsi « trois fois plus engagés » dans leur propension à commenter, dans le temps passé sur le site et ils cliquent même davantage sur les publicités. Un engagement également dû au fait que l’accès à la publication est maintenant payant, et que les lecteurs de passage, arrivés par hasard via les moteurs de recherche, ont disparu du paysage. Le trafic des sites de presse ayant établi un droit d’entrée payant a fortement baissé depuis le passage au payant (jusqu’à 40% pour certains), mais les lecteurs sont plus engagés, et au bout du compte cet engagement compense peut-être le manque à gagner en matière de pages vues et de revenus publicitaires, ou le compensera à terme.

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