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Mardi, 31 Mai 2011 12:00

Roland-Garros Nadal en a-t-il marre?

Roland-Garros Nadal en a-t-il marre?

Pour la première fois de sa vie, Rafael Nadal n'aborde pas un match à Roland-Garros dans la peau de l'incontestable favori de son quart de finale mercredi face à Robin Soderling. «Je n'ai même pas encore 25 ans mais j'ai l'impression de jouer depuis un siècle.» L'aveu date de samedi et vient d'un homme qui, après avoir battu tous les records de précocité, donne, pour la première fois dans un tournoi de cette importance, l'impression d'arriver lentement à saturation.

Dans son cas, ce serait moins une question d'usure du pouvoir - «C'est ma neuvième année sur le circuit. J'ai longtemps été N.2, alors j'ai l'habitude» - que de répétition continue d'efforts inouïs pour rester compétitif. «J'ai gagné Roland-Garros cinq fois et à chaque fois j'étais sur le court dès le lendemain pour m'entraîner pour le Queen's. Le tennis est très exigeant sur le plan physique et mental. On ne s'arrête jamais», souligne l'Espagnol.

Le doute est permis

De là à y voir la raison de la baisse évidente de son niveau de jeu, il n'y a qu'un pas. Moins impliqué, moins concentré, moins bien placé du coup et, en conséquence, des frappes moins lourdes et précises: c'est la spirale infernale.

Le N.1 mondial ne joue pas bien et il en convient. Ce qu'il produit suffit toujours à battre la grande majorité de ses collègues, même si John Isner l'a poussé pour la première fois dans un cinquième set à Paris, au premier tour. Mais face à une adversité plus rude, le doute est permis.

Soderling «au-dessus de Nadal»

Surtout lorsqu'on parle de Robin Soderling, le seul sur cette planète qui sait ce que c'est de battre Nadal à Roland-Garros et dans un match au meilleur des cinq sets sur terre battue. C'était en 2009 et à l'époque on tenait la sensation de la décennie. Cette fois, une victoire du Suédois serait presque logique au vu de ce qu'ont montré les deux hommes depuis le début du tournoi.

«Ce que j'ai vu de Soderling dans les deux premiers sets contre moi, eh bien il est au-dessus de Nadal», estime le Français Gilles Simon, la dernière victime du double finaliste sortant, lundi en 8e de finale (6-2, 6-3, 7-6). Dans son cocon à Roland, Soderling semble effectivement avoir le don de trouver les lignes dès qu'il met un pied à Paris. «Ici, j'ai tellement de bons souvenirs, à chaque fois que je reviens, j'ai un bon feeling», souligne-t-il.

Référence sur terre battue

«Nadal reste la référence sur terre battue, pour le battre il faut pratiquer un très très bon tennis», prévient le N.5 mondial. Mais il compte bien, avec ses bombardements chirurgicaux, prendre sa revanche sur Nadal, son vainqueur de la dernière finale, qu'il rejoint en disant que «oui c'est dur, la saison est très longue et l'intersaison trop courte».

Battu par Nadal en huitièmes de finale, le Croate Ivan Ljubicic donne lui aussi «raison» au N.1. «C'est un boulot quotidien, vous ne pouvez pas vous relâcher», dit-il avant d'ajouter: «Mais quel sport ce serait s'il n'y avait pas toute cette pression?» On s'ennuierait sans doute.

(L'essentiel Online/AFP)

Last modified on Mardi, 31 Mai 2011 12:25
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