Plusieurs centaines de personnes ont assisté samedi à La Bernerie-en-Retz, dans le département français de Loire-Atlantique, aux obsèques de l'adolescente de 19 ans Laëtitia Perrais. Cinq mois auparavant, son corps démembré avait été découvert dans deux plans d'eau de la région nantaise.
De nombreux anonymes ont suivi la cérémonie religieuse dans ce village où travaillait l'adolescente disparue près de Pornic, dans la nuit du 18 au 19 janvier dernier. Nicolas Sarkozy était représenté par son conseiller en communication Franck Louvrier, par ailleurs conseiller régional (UMP) des Pays de la Loire.
«Au milieu de cette nuit froide de janvier, c'est une nation entière qui a été consternée, horrifiée et bouleversée», a dit le prêtre, en appelant à «résister aux forces de haine et de vengeance qui traversent ce monde».
Thèse de l'accident écartée
Le permis d'inhumer de Laëtitia Perrais a été délivré mardi par les juges d'instruction chargés de l'enquête, le principal suspect Tony Meilhon ayant renoncé à demander une contre-expertise au rapport d'autopsie de la jeune fille.
Le rapport a établi que la jeune fille avait été victime de très nombreuses blessures par arme blanche sur tout le corps et d'une strangulation, vue comme «très vraisemblablement» à l'origine directe du décès. Les experts ont également démontré que l'adolescente avait chuté de son scooter percuté par un véhicule, mais que cet accident avait été sans conséquences mortelles. Ceci contredit la thèse de l'accident mortel de la circulation jusque-là évoquée par Tony Meilhon.
Des traces de stupéfiants consommés dans les heures qui ont précédé le décès ont également été retrouvées dans le sang de la victime.
La tête, les bras et les jambes de Laëtitia Perrais avaient été retrouvés le 1er février dans un premier étang, puis son buste a été découvert le 9 avril dans un second plan d'eau. Selon son avocat, Tony Meilhon dit ne plus se souvenir des heures qui ont suivi l'accident avec le scooter, car il avait consommé de la drogue.
Lutter contre les récidivistes
Gilles Patron, père de la famille d'accueil où vivait Laëtitia Perrais, a appelé toutes les églises de France à faire sonner leurs cloches après la cérémonie. Il a également réclamé aux pouvoirs publics de donner des moyens à la justice pour lutter contre les violeurs récidivistes.
Tony Meilhon, qui avait déjà été condamné pour le viol d'un co- détenu par une cour d'assises pour mineurs, n'est pas mis en examen pour «viol» sur Laëtitia. Il n'était pas considéré comme dangereux avant le crime par la justice, étant soumis à une mise à l'épreuve pour outrage à magistrat.
Son crime a suscité un long conflit entre le pouvoir exécutif et la magistrature, accusée par l'Élysée d'avoir commis une faute. Les syndicats contestent toute faute en soulignant que seuls trois juges d'application des peines aidés de cinq greffiers et 17 agents de probation devaient suivre en 2010 pas moins de 3443 détenus du département de Loire-Atlantique libérés et astreints à divers suivis comme Tony Meilhon, soit 1148 personnes par juge.
(L'essentiel Online/ats)
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