Plutôt que de jouer profil bas après l'arrestation de 16 personnes aux États-Unis et de cinq en Europe, dans le cadre de l'enquête du FBI sur Anonymous, les pirates ont promis de prolonger le combat, voire de l'amplifier. «Nous n'avons plus peur. Vos menaces d'arrestation ne veulent rien dire pour nous, car vous ne pouvez pas arrêter une idée», ont lancé les deux organisations de pirates dans un communiqué commun, annoncé sur Twitter.
Fin annoncée de LulzSec Il y a presque un mois LulzSec avait annoncé la fin de sa campagne de piratage, quelques jours après une interpellation en Grande-Bretagne, tout en indiquant compter sur ses sympathisants pour continuer son œuvre. Le groupe, qui s'était d'abord fait connaître par des attaques contre des sites de jeux vidéo de Sony et de Nintendo avant de s'en prendre notamment au FBI et à la CIA, avait réémergé lundi en piratant des sites internet appartenant au groupe News Corporation de Rupert Murdoch.Les informaticiens ont aussi donné une nouvelle fois une coloration anarchiste à leurs motivations, en énumérant leurs «ennemis»: «les gouvernements qui mentent à leurs citoyens et suscitent peur et terreur pour les garder sous contrôle en démantelant leurs libertés pièce par pièce; les entreprises qui aident et conspirent avec ces gouvernements et en profitent en collectant des milliards de fonds pour des contrats fédéraux que nous les savons tous incapables de remplir», et les «conglomérats du lobbying». «Nous continuerons à les combattre avec tous les moyens à notre disposition, y compris certainement en piratant leurs sites Internet», ajoutent les deux organisations.
«Ils pensent qu'ils doivent frapper plus fort»
Affirmation aussitôt accompagnée d'un coup d'éclat d'Anonymous: l'interception d'un gigaoctet (Go) de documents de l'Otan. «Oui, #Otan a été piraté», pouvait-on lire sur la page «AnonymousIRC» sur Twitter. «Nous avons maintenant un gigaoctet de données de l'Otan, que pour la plupart nous ne pouvons pas publier car ce serait irresponsable. Mais Oh, Otan...», ont ajouté les pirates. Un message a fourni un lien vers un document non secret daté de 2002, sur des procédures de sécurité informatique, et un autre vers un document présumé confidentiel concernant apparemment des opérations au Kosovo.
Pour Luis Corrons, directeur technique de PandaLabs, organisme de sécurité informatique, les autorités ont de quoi s'inquiéter des nouvelles actions de ces pirates: «il ne s'agit pas d'un groupe fermé, et ils ont beaucoup de sympathisants, donc même si certains d'entre eux sont arrêtés, de nouveaux acteurs pourraient apparaître». Pour M. Corrons, les arrestations «servent d'avertissement à ceux qui envisageraient d'aider ou rejoindre LulzSec/Anonymous». «Mais les membres d'Anonymous ne sont pas intimidés, et pour le montrer, ils pensent qu'ils doivent frapper plus fort», a-t-il précisé.
(L'essentiel Online/AFP)
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