Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) va rendre public dans l'après-midi du vendredi 29 juillet, son troisième rapport intermédiaire. Ce document apportera «des premiers points d'analyse et de nouveaux faits établis à partir de l'exploitation des données» des boîtes noires de l'appareil, repêchées début mai, selon les enquêteurs.

Pour Robert Soulas, président de l'association Entraide et Solidarité AF447 (familles des victimes) l'enquête était influencée par des «enjeux économiques»: «Ceux-ci dépassent la recherche de la vérité (...) dans la mesure où la précipitation à accuser les pilotes est très suspicieuse, dans la mesure où ces accusations sont venues très tôt, juste après le premier dépouillement des boîtes noires», a-t-il déclaré. «C'est vraiment étrange d'avoir des accusations comme ceci sans avoir des informations (techniques) fiables et cohérentes», a ajouté M. Soulas.

Familles mal informées

Déjà mises en examen en mars dans le cadre de l'enquête judiciaire pour homicides involontaires, les sociétés Air France et Airbus vont se défendre. «C'est pour cette raison que nous espérons que les deux enquêtes, judiciaire et technique, seront indépendantes et objectives», a dit M. Soulas.

Et les familles sont mal informées sur la progression des investigations, a-t-il déploré: «Nous voulons avoir plus d'informations quant à la réalité de la situation technique exacte de cet avion, et il est bien évident qu'accuser les pilotes sans informations fiables, validées et justifiées, n'est pas admissible. Nous attendons du BEA des informations plus précises (...) pour confirmer ou infirmer ces accusations», notamment «des informations techniques relatives à la réaction du système informatique de pilotage de l'avion au givrage des sondes Pitot du fabricant français Thalès, qui mesurent la vitesse et ont été mises en cause dans cette affaire», a souligné M. Soulas.

L'essentiel Online/(AFP)