À Lyon, des peines allant de deux mois de prison avec sursis jusqu'à trois mois ferme ont été infligées jeudi en correctionnelle à six jeunes arrêtés mardi dans le centre-ville au plus fort des violences, les jugements pour six autres n'ayant pas été encore prononcés. Extrêmement hétéroclites par leur profil comme par leur attitude à l'audience, onze jeunes hommes de 18 à 27 ans et une adolescente de 18 ans comparaissaient pour «violences contre personne dépositaire de l'autorité publique», «vols» ou «dégradations».
Travail d'intérêt général
À Nanterre, malgré les réquisitions de prison ferme, le tribunal avait prononcé mercredi des peines plus clémentes pour deux lycéens de 18 ans: quatre mois de prison avec sursis avec obligation d'accomplir une centaine d'heures de travail d'intérêt général pour des jets de projectiles sur les policiers. À Lille (Nord), un homme de 20 ans, qui n'avait lui aussi jamais eu de problème avec la justice, a également été condamné à des heures de travail d'intérêt général.
Parmi les personnes interpellées en marge des violences qui ont éclaté lundi, se trouvaient de nombreux mineurs. La procédure pour les juger étant plus longue, une minorité d'entre eux a pu être jugée.
«C'est pas les casseurs qui auront le dernier mot»
À Nanterre, un jeune de 17 ans a été placé en détention provisoire jeudi après avoir été présenté à un juge du tribunal pour enfants de Nanterre à la suite d'incidents avec la police mardi devant un lycée de Montrouge (Hauts-de-Seine). Le mineur est poursuivi pour «violences» commises sur des policiers et «dégradation en réunion de deux véhicules» et comparaîtra en état de récidive pour les violences contre les forces de police le 17 novembre devant le tribunal pour enfants.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé que 266 personnes avaient été interpellées jeudi en marge des manifestations de jeunes contre la réforme des retraites, portant à 2.257 le nombre d'interpellations, dont 1.677 gardes à vue, depuis le 12 octobre. Le président Nicolas Sarkozy a prévenu jeudi: «C'est pas les casseurs qui auront le dernier mot dans une démocratie, dans une République». Son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a martelé que «la France ne doit pas appartenir à des casseurs, à des voleurs et à ceux qui sont là pour piller».
L’essentiel Online avec AFP
Authors: L'essentiel