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Mardi, 26 Octobre 2010 16:13

Grève en France Le mouvement s'essouffle en France

Le gouvernement s'est félicité de ces indices de détente sociale avant l'adoption définitive du texte mardi au Sénat et mercredi à l'Assemblée nationale. Le conflit sur cette réforme, qui recule l'âge minimal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, en est à un «tournant», a ainsi affirmé la ministre de l'Économie Christine Lagarde. La tension s'est apaisée en particulier sur le front stratégique de l'énergie. Mardi, le travail avait repris dans cinq des douze raffineries de France qui étaient toutes en grève depuis

10 ou 15 jours, a annoncé le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

Sept sites restaient en grève mais la lassitude et le découragement étaient perceptibles. Comme à Grandpuits (près de Paris) où la foule de grévistes des premiers jours a disparu. «Qu'il y ait moins de monde, c'est normal, les gens se fatiguent, il fait froid», a expliqué un ancien de l'usine Christophe Loton. L'approvisionnement en carburants s'est lui stabilisé mardi autour de «20 à 25%" de stations-service bloquées», selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Les pénuries de carburant ont pénalisé des secteurs de l'économie comme le tourisme, la chimie ou le bâtiment avec des pertes évaluées «entre 200 à 400 millions d'euros par jour» par le gouvernement.

«La grève s’effiloche»

Dans les transports, la mobilisation semblait aussi se tarir. Plus de 9 trains à grande vitesse (TGV) sur 10 étaient prévus pour les liaisons Paris-province, 6 sur 10 pour les trains province-province. A l'international, des liaisons étaient encore annulées mais le service était normal vers la Belgique, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Les éboueurs de plusieurs villes ont également repris le travail. A Marseille, deuxième ville du pays (sud), près de 10 000 tonnes de déchets s'étaient accumulées dans les rues. «Il était temps», s'est réjoui une passante en voyant à l'œuvre les éboueurs, qui devraient mettre quatre à cinq jours avant que la cité ne redevienne propre. «Les derniers blocages (sont) derrière nous», a estimé le patron du parti de la majorité UMP (droite) Xavier Bertrand.

Mais même si «la grève s'effiloche» comme le titrait le quotidien Libération (gauche), les syndicats tentaient eux de maintenir la pression avant la promulgation de la loi, mi-novembre. «Le mouvement n'est pas fini. Il continuera, il prendra d'autres formes», a prévenu le leader de la CGT (un des deux grands syndicats français) Bernard Thibault. Mardi, en dépit des vacances scolaires pour les lycéens, jeunes et étudiants étaient appelés à se mobiliser. Entre 4 et 7 universités (sur 83) étaient perturbées et des rassemblements prévus dans plusieurs villes.

La mobilisation étudiante en baisse

Mais à Paris, le nombre des étudiants était très en deçà des espérances, avec environ un millier de manifestants près du Sénat. Jeudi, c'est à une septième journée nationale de grèves et de manifestations que les salariés sont appelés. Avant une autre encore, le 6 novembre. Au plus fort de la mobilisation mi-octobre, entre 1,2 et 3,5 millions de personnes, selon les sources, sont descendues dans les rues pour réclamer une refonte de la réforme, jugée «injuste» par l'opposition et une large partie de l'opinion mais «indispensable» par le gouvernement étant donné l'allongement de la durée de la vie.

Dans une ultime démarche, les députés socialistes ont annoncé mardi qu'ils allaient déposer un recours au Conseil constitutionnel. Au plus bas dans les sondages, le président Sarkozy devrait quant à lui très rapidement remanier son gouvernement après avoir fait adopter la réforme la plus importante et traversé la crise la plus grave de son mandat.

L'essentiel Online avec AFP

Authors: L'essentiel

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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