« Nous aimons les films ! Et nous serions ravis de payer pour ces films que nous aimons. Nous sommes persuadés qu’une grande partie de la piraterie d’aujourd’hui s’arrêterait si la livraison de contenu changeait un peu.

Regardons les choses en face, nous sommes en 2011 et nous sommes toujours supposés nous rendre dans un vidéo-club afin de louer un film. Bien sûr, nous pourrions utiliser iTunes. Mais quel amateur de cinéma veut regarder un film doublé. Il semble si difficile et frustrant d’obtenir légalement un film. »

Le Manifeste du consommateur de médias numériques

Le collectif  « Don’t make me steal » (« Ne m’incitez pas à voler ») a profité de la conférence Lift11 qui s’est tenue à Genève la semaine dernière pour publier son manifeste Digital Media Consumption Manifesto.

Un manifeste en cinq points qui entend démontrer aux éditeurs et ayant-droits du cinéma que les internautes ne sont pas des voleurs et qu’il faut que l’industrie cesse de les considérer comme des ennemis de la création. Un manifeste à mon sens argumenté, modéré et intelligent, qui met les choses à plat et qui explique à quelles conditions (qui sont simplement du bon sens) la plupart des cinéphiles seraient disposés à payer pour regarder, louer ou acheter des films sur internet plutôt que les télécharger illégalement.

Voici le manifeste (traduit par mes soins).

Je m’engage à ne jamais télécharger un film illégalement si il existe une alternative légale correspondant aux critères énoncés ci-après :

1. Tarification

En général, je veux un modèle de tarification simple et transparent. Une légère différence de prix entre les films en fonction de leur âge ne me dérange pas.

  • La location ne doit pas dépasser 1/3 du prix de cinéma. L’achat ne doit pas dépasser le prix d’une séance au cinéma.
  • Les prix mensuels forfaitaires ne doivent pas dépasser 3 séances de cinéma.
  • Le prix d’émissions de télévision est d’environ 1/3 du prix des films.
  • Les paiements sont pour le contenu, pas pour la bande passante.

2. Langues

  • Je peux obtenir le film dans toutes les langues produites pour le contenu.
  • Après l’achat d’un film, toutes les langues sont disponibles.
  • Les fans sont autorisés à créer et partager des sous-titres pour tout contenu

3. Facilité d’utilisation

  • Le contenu que j’ai payé est immédiatement disponible.
  • Le contenu est livré sans publicité, ni entrecoupé d’avertissements légaux.
  • Je peux trouver des films ou émissions de télévision par année, réalisateur, langue, pays, genre, IMDB, etc

4. Choix et date de réalisation

  • La date de sortie est mondiale. Il n’y a aucune limite concernant le pays où vous vivez.
  • Je peux télécharger presque tous les films jamais réalisés.

5. Droits

  • Je peux regarder le film sur n’importe quel appareil, sans aucune différence dans la façon dont le film est présenté.
  • Les films ne sont pas liés au fournisseur de services, et doivent être libres de tout DRM dans le cas d’un achat.
  • Je peux facilement comprendre mes droits concernant les films que je loue, que j’achète ou que je regarde en streaming à un prix donné.

Pour signer le manifeste, c’est par ici (vous devez avoir un compte Facebook ou Twitter).

Si tous les Pascal Nègre du monde (et du ciné, surtout, en l’occurrence) pouvaient prendre le temps de lire et surtout de tenter de comprendre le sens de ce ce manifeste, il me semble que nous pourrions faire un grand pas en avant dans la consommation de films sur internet, au bénéfice de chacun, industrie et consommateurs.

Au fait, à quand un Spotify du ciné ?

(re-merci Isabelle)