Au début du XXe siècle, maître Byron Peck parcourt le désert de l'Arizona en quête d'un mystérieux papier qui pourrait changer le cours de l'histoire des États-Unis. Escorté de son acolyte, l'effrayant et colossal Monsieur Hoggaard, l'avocat britannique n'est pas le seul sur le coup. La danseuse Margot de Garine s'est associée à une bande de Mexicains sans foi ni loi pour récupérer, elle aussi, le précieux document.

«Ma première BD, "Little Big Joe", était déjà un western. Mais à la longue, le western est un genre qui a du mal à survivre à ses propres clichés. Il oblige donc celui qui s'y risque à sortir des sentiers battus», explique Wilfrid Lupano («Alim Le Tanneur», et «Les Aventures de Sarkozix»), le scénariste de «L'homme qui n'aimait pas les armes à feu».

Poursuite infernale dans le Far West, menée par des personnages hauts en couleur, cette nouvelle série voit les répliques cinglantes fuser de toutes parts comme des balles. «Le western est bâti sur tellement de mythes et de clichés qu'il offre un super terrain de jeux pour les scénaristes. Je n'ai pas pu m'empêcher de tourner un peu en dérision cet univers habituellement réservé à l'épique et au tragique», dit Wilfrid Lupano.

Comme dans les meilleurs westerns spaghetti, et contrairement au titre de la série, seuls les Colts ont la parole au final. «Ce n'est pourtant pas complètement un western. "L'Homme qui..." parle de l'un des mythes fondateurs de l'Amérique triomphante: le flingue. Mais si le premier tome est totalement dans les clichés de l'Ouest américain, c'est pour mieux questionner ces clichés par la suite».
Servi par le trait épatant d'un jeune et prometteur dessinateur breton, Paul Salomone, l'histoire de Wilfrid Lupano s'appuie sur un trio déconcertant avec le flegmatique Byron Peck, l'effrayant Monsieur Hoggaard et la dangereuse Margot de Garine. Un trio vraiment infernal, genre «Le Bon, la Brute et la Truande». Sauf que «dans cette sombre histoire, personne n'est vraiment... bon».

Denis Berche