L'ancien ministre de l'Intérieur Habib al-Adli, lui-même poursuivi pour avoir ordonné de tirer sur les protestataires, a accusé Hosni Moubarak de lui avoir donné l'ordre d'utiliser la force contre les manifestants, a déclaré le président de la cour d'appel du Caire, Zakaria Chalach, cité vendredi dans le quotidien gouvernemental Al-Ahram.

«Si cela est prouvé, il (M. Moubarak) recevra la même peine que la personne qui a conduit (la répression) et il pourrait s'agir d'une exécution s'il était prouvé que les manifestants pacifiques ont été tués avec préméditation», a affirmé M. Chalach. S'il n'y a pas eu préméditation, il sera condamné à la prison à vie, a-t-il précisé.

M. Moubarak pourrait être condamné à une peine de trois à cinq ans de prison s'il était prouvé que la répression, sur ses ordres, a blessé des manifestants. L'enquête devrait durer au moins six mois, a indiqué la télévision d'Etat, et le procès au minimum un an, selon M. Chalach.

Accusations de corruption

M. Moubarak et ses fils Gamal et Alaa ont été placés mercredi en détention dans le cadre d'une enquête judiciaire sur la violente répression du soulèvement de janvier et février, qui a fait quelque 800 morts, selon des sources officielles.

Une commission d'enquête commencera par ailleurs à interroger Hosni Moubarak et ses fils la semaine prochaine sur des accusations de corruption, selon Al-Ahram. M. Chalach a indiqué qu'ils risquaient de trois à quinze ans de prison si ces accusations étaient confirmées.

Un procès de M. Moubarak fait partie des principales revendications des protestataires. Les groupes d'opposition ont annulé une manifestation prévue vendredi après l'annonce de la détention de l'ancien président et de ses fils.

(L'essentiel Online/ats)