Jeudi 03 Octobre 2024
taille du texte
   
Mercredi, 27 Avril 2011 11:00

Yves Leterme «La Belgique de demain sera différente»

Yves Leterme «La Belgique de demain sera différente»

"Je souhaite qu'il y ait un accord le plus vite possible, un bon accord, mais si cet accord n'est pas là, on continuera à assurer les affaires courantes", assure le Premier ministre chrétien-démocrate flamand. Interrogé sur le temps qu'il faudra encore attendre avant qu'un gouvernement de plein exercice voie le jour en Belgique, il répond: "C'est peut-être un peu étrange, mais ça n'a pas tellement d'importance".

Le 26 avril 2010, le roi Albert II avait accepté la démission d'Yves Leterme, lâché quelques jours plus tôt par un parti clé de sa coalition, les libéraux flamands, mécontents d'un blocage sur les droits linguistiques des francophones de la banlieue néerlandophone de Bruxelles. La poussée des indépendantistes flamands de la N-VA, arrivés en tête côté néerlandophone lors des élections anticipées du 13 juin qui ont suivi, a encore compliqué la situation.

Conséquences économiques douloureuses pour la population

Depuis juin, les négociations pour former une nouvelle coalition ont échoué et le gouvernement sortant continue à gérer les "affaires courantes", une situation qui pourrait encore durer des mois, voire jusqu'à la fin de la législature en 2014. Au-delà de la simple gestion quotidienne des affaires de l'État, le gouvernement devra alors, comme il a fait avec le budget 2011, trouver avec l'aide du Parlement les bonnes solutions à "un tas de questions", afin notamment de répondre aux exigences européennes, a expliqué M. Leterme.

Il faudra toutefois compter avec le scepticisme des marchés financiers, alors que la zone euro est en crise depuis un an également. Fin 2010, l'agence de notation financière Standard & Poor's a menacé d'abaisser la note de la dette publique belge si le pays ne se dotait pas d'un nouveau gouvernement d'ici juin. Une baisse de la note de la dette belge mènerait à des mesures douloureuses pour la population, jusqu'ici peu touchée par l'absence d'un vrai gouvernement fédéral.

«La Belgique de demain sera différente de celle d'aujourd'hui»

Dans un pays fortement décentralisé, les gouvernements régionaux continuent à fonctionner normalement, tandis que les grandes questions internationales concernant le pays se règlent pour la plupart au niveau de l'Otan ou de l'UE. Pour M. Leterme, il faut effectivement être "très vigilant vis-à-vis des marchés financiers internationaux". Mais, souligne-t-il, "les fondamentaux économiques de la Belgique sont vraiment très sains". Le journal économique L'Echo expliquait néanmoins mardi que les investisseurs internationaux, inquiets des risques de scission du pays, "veulent savoir qui leur remboursera dans 10 ans l'argent qu'ils auront prêté au Trésor belge".

"Il n'y a aucun doute, ce sera l'État belge", répond Yves Leterme. "La Belgique de demain sera différente de celle d'aujourd'hui, mais elle assurera ses dettes comme elle l'a fait par le passé". L'origine du blocage actuel vient de la volonté des citoyens flamands, majoritaires en Belgique, de voir les régions dotées de responsabilités beaucoup plus grandes et du refus des partis francophones, exprimé avec force en 2007, de s'engager sur cette voix, selon M. Leterme.

"C'était une chance historique pour le pays. On l'a ratée, j'ai ma part de responsabilité, mais je ne suis pas le seul", estime aujourd'hui le chef du gouvernement sortant. "Ceci dit, une réforme profonde de nos institutions reste nécessaire et je crois que depuis quelques mois, on fait preuve de volonté, de part et d'autre, d'aboutir à un tel résultat. Espérons que dans les prochaines semaines, nous pourrons y parvenir", ajoute Yves Leterme.

(L'essentiel Online/AFP)

Authors:

pour en savoir plus...

Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
French (Fr)English (United Kingdom)

Parmi nos clients

mobileporn