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Jeudi, 28 Avril 2011 08:00

Affaire Clearstream en appel Villepin à nouveau face aux juges

Affaire Clearstream en appel Villepin à nouveau face aux juges

«On va passer d'un procès politique quasi-dramaturgique à un procès plus technique», estime Me Olivier Metzner, qui défendra l'ancien Premier ministre aux côtés de ses deux conseils historiques Luc Brossollet et Olivier D'Antin. La priorité, du 2 au 26 mai, sera, selon lui, de «répondre en défense à un acharnement du parquet».

Au lendemain de la relaxe de Dominique de Villepin, le 28 janvier 2010, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, avait fait appel contre lui. Dans ce dossier, on reproche à Dominique de Villepin, ainsi qu'au mathématicien Imad Lahoud et à l'ancien responsable d'EADS Jean-Louis Gergorin, d'avoir falsifié des listings bancaires émanant de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, afin de faire croire que plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes à l'étranger. L'affaire avait éclaté au grand jour à l'été 2004, mais ce n'est qu'en janvier 2006, alors que l'instruction piétinait, que Nicolas Sarkozy s'était constitué partie civile.

«Sarkozy a faussé la donne»

L'enquête avait alors été menée à grands renforts de moyens par les juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy. Convaincus que Dominique de Villepin était l'instigateur du complot, ils l'avaient renvoyé en correctionnelle fin 2008 pour répondre notamment de «complicité de dénonciation calomnieuse». «Au vu des moyens déployés, cette affaire a pris des proportions grotesques», regrette l'un des avocats du dossier, Me Hervé Temime, rappelant que ce complot ridicule est quasiment à l'origine du déclin du Pôle financier du tribunal de Paris, créé en 1999 pour assainir la vie économique et politique française.

«Au premier procès, tout le monde était tétanisé par la présence d'une partie civile: Nicolas Sarkozy. Il a faussé toute la donne», renchérit le conseil d'Imad Lahoud, Me Olivier Pardo. «Là au moins, c'est une justice apaisée qui va examiner ce dossier d'un point de vue technique». Le jour du délibéré, le chef de l'Etat avait annoncé qu'il ne ferait pas appel. Par ailleurs, en février, soit trois ans après leur dernière rencontre, il a renoué le contact avec Dominique de Villepin, à l'occasion d'un petit déjeuner. Le procès devrait donc être «plus serein, moins passionnel», espère Me Temime qui, après avoir défendu le journaliste Denis Robert, relaxé, rejoindra la défense de Jean-Louis Gergorin, aux côtés de Mes Paul-Albert Iweins et Thierry Dalmasso.

Le grand bal des menteurs

Si l'enjeu politique est déterminant pour celui dont l'ambition
présidentielle est un secret de polichinelle, ce procès est aussi décisif pour les deux autres prévenus: Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud. Jugés responsables de la fraude en première instance, -le premier serait le cerveau, le second le faussaire-, ils ont écopé de respectivement 15 et 18 mois de prison ferme. Pour s'en sortir, Imad Lahoud risque fort de charger ses co-prévenus.

Celui que le tribunal dépeint comme «un menteur invétéré» a d'ailleurs commencé dans un documentaire diffusé sur Canal+, «Le Grand bal des menteurs», où il affirme que Dominique de Villepin lui aurait avoué être «derrière» toute la machination.
Mais quand l'homme aux mille versions dit-il vrai? «Il s'en expliquera à l'audience», assure son conseil. «Parfois, il faut beaucoup de mensonges pour arriver à la vérité.»

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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