M. Dupont de Ligonnès ne faisait l'objet jusque-là que d'un mandat de recherche international pour être entendu à titre de témoin dans le cadre de l'information judiciaire contre X pour assassinats ouverte le 22 avril. "A ce stade de l'enquête judiciaire, l'importance des charges à son encontre et donc des soupçons qu'il pourrait être l'auteur des cinq assassinats, justifiait en effet juridiquement son changement de statut dans la procédure", a déclaré le procureur de la République de Nantes Xavier Ronsin dans un communiqué. "Il reste naturellement toujours présumé innocent, mais ce mandat du juge qui équivaut à une mise en examen et aura pour conséquence procédurale qu'il ne pourra plus être placé en garde à vue, mais qu'il pourra être arrêté en tout lieu en vue de sa présentation ultérieure au magistrat instructeur", a-t-il ajouté.
"Précision importante, aucun élément objectif ne permet à ce jour de situer M. Dupont de Ligonnès à l'étranger", souligne M. Ronsin. Les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants âgés de 13 à 20 ans ont été découverts, enterrés sous la terrasse de leur maison familiale à Nantes le 21 avril tandis que la dernière trace de Xavier Dupont de Ligonnès vivant remonte au 15 avril dans le Var. "Aucun des nombreux signalements reçus (330 environ à ce jour) n'a été, après exploitation, considéré comme fiable par les enquêteurs. Depuis le 15 avril, aucune trace de vie de XDDL n'a été retrouvée", souligne le communiqué de M. Ronsin.
Pas de nouveaux éléments dans la bibliothèque familiale
"Aucun élément nouveau significatif n'a par ailleurs été découvert par les enquêteurs au cours de la semaine écoulée. Les résultats des expertises post-autopsies (notamment anatomo-pathologiques) n'ont pas encore été, non plus, communiqués", ajoute le procureur de Nantes. Il s'agissait notamment de savoir si les victimes avaient été droguées avant leur assassinat. "Les enquêteurs de la police judiciaire de Nantes et de Toulon, déjà épaulés par leurs collègues de l'office central de réponse aux violences contre les personnes (OCRVP) sont depuis la semaine dernière appuyés par deux groupes d'une quinzaine d'enquêteurs de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) et par six enquêteurs dédiés de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC)".
"Une nouvelle perquisition a été opérée aujourd'hui dans le logement familial", qui portait "notamment sur le contenu encore présent de la bibliothèque et n'a pas permis de découvrir d'élement déterminant pour l'enquête", ajoute le procureur. La Miviludes (Mission de lutte contre les dérives sectaires) a indiqué mardi que Geneviève Dupont de Ligonnès, la mère de l'homme recherché, avait créé un "groupe de prières fermé" comportant "des risques de dérives sectaires". A ce sujet M. Ronsin souligne que ces éléments ont été transmis à son parquet qui les a "expertisés et exploités" mais qu'à "ce jour aucune preuve d'un embrigadement sectaire récent ou éloigné de Xavier Dupont de Ligonnès n'a été procéduralement recueilli".
(L'essentiel Online/AFP)
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