Juicy, ce sont des tenues pétillantes déclinées en grande taille par Stéphanie Zwicky. La blogueuse suisse n’en n’est pas à son coup d’essai. C’est la 3e collection qu’elle réalise pour La Redoute. Arrivée à Paris il y a 7 ans, la jeune femme travaille comme comédienne, styliste et mannequin grande taille. A travers son blog et ses créations, elle prouve qu’être à la mode, c’est ouvert à tous.

Stéphanie, y a-t-il un vêtement interdit pour les rondes?

Non. La seule chose interdite, c’est de ne pas se faire plaisir.

Certaines de vos créations ont des couleurs très vives.

Les femmes rondes s’interdisent souvent la couleur. Pourtant, on ne les verra pas plus si elles mettent une robe orange. Elles ne paraîtront pas plus rondes. Au contraire, elles rayonneront plus. Mais j’ai aussi prévu des pièces noires, pour celles qui n’osent pas.

Quelle est votre pièce favorite?

Difficile à dire. Ce sont toutes des pièces que j’avais envie de porter, mais que je ne trouvais pas en magasin. Je dirais la longue jupe avec un imprimé ethnique. La plupart des jupes pour femmes rondes s'arrêtent au-dessus du mollet, alors que nous pouvons aussi nous permettre des modèles plus longs. De plus, c'est une matière qui bouge. C'est important d'être bien dans son vêtement.

Tenir un blog de mode, ça implique de devoir dépenser beaucoup d’argent dans sa garde-robe, non?

Oh, oui. Mais comme je ne bois pas et que je ne fume pas, c’est mon petit plaisir. Je me «tune» moi-même. Je suis une grande gourmande de looks, mais je me lasse aussi très vite.

Des gabarits pleins d’avenir

Les agences de mannequins estiment que la demande­ pour les «plus size» ne va cesser de croître. «Les rondes se généralisent dans la mode. Dans la rue aussi, elles s’assument de plus en plus», raconte­ Alexandre, booker à l’agence Kai Zen Model Management à Lausanne. A Zurich, plusieurs agences ont ouvert un département grandes tailles. Mais l’Allemagne occupe le marché depuis longtemps. Ouvert en 1982 à Munich, Brigitte Models compte ainsi 120 beautés rondes dans son portfolio. «Nous avons constaté une augmentation de la demande, explique Dominique Van Eijs, qui souligne toutefois que l’Allemagne a toujours été friande de ce type de silhouettes. «Les lecteurs nous appellent souvent pour demander un nouveau numéro spécial rondes», confie-t-on du côté du magazine­ Elle. Bref, pas de chômage en vue pour les vénus callipyges.

L'essentiel Online avec Sandra Imsand, Paris