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Lundi, 16 Mai 2011 16:00

«L'affaire» DSK La France face à son premier «sex scandal»

Patron du Fonds monétaire international (FMI) et considéré jusqu'alors comme le principal adversaire à gauche de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle française de 2012, Dominique Strauss-Kahn a été arrêté dimanche à New York et inculpé pour agression sexuelle et tentative de viol sur une femme de chambre dans un hôtel. La gravité de ces accusations criminelles, qu'il nie, a ébranlé la classe politique et pourrait remettre en cause la tradition française d'omerta médiatique concernant les escapades adultérines de ses hommes d'Etat.

L'affaire Strauss-Kahn va bien au-delà du libertinage ou des écarts conjugaux des grands hommes, souvent relatés bien après les faits et parfois perçus avec une certaine sympathie. Ils ont toujours été considérés comme relevant de la vie privée, et donc hermétiquement séparés de la sphère publique. Les aventures de l'ancien président Jacques Chirac (1995-2007), considéré comme un grand séducteur, n'ont jamais fait l'objet d'articles et c'est son épouse Bernadette, catholique fervente, qui brisera elle-même le silence médiatique en 2001 dans un livre d'entretien avec un journaliste. «Il avait un succès formidable. Bel homme, et puis enjôleur, très gai. Alors les filles, ça galopait (...). Mon père m'avait dit: ‘Vous êtes son point fixe’. La suite lui a donné raison. Mon mari est toujours revenu au point fixe», a raconté Bernadette Chirac.

Une attaque dans les bras de sa maîtresse

Avant lui, le socialiste François Mitterrand (1981-1995) avait réussi à cacher pendant 20 ans l'existence de sa fille illégitime Mazarine, révélée à son initiative en 1994 par l'hebdomadaire Paris Match. Ce qui fait alors scandale, plus que le mensonge ou l'infidélité, c'est que la fille cachée du président ait été hébergée pendant des années aux frais du contribuable français et que plusieurs personnalités, dont des journalistes, aient été placés sur écoute par l'Élysée pour protéger un secret de famille. La tradition de tolérance est fort ancienne. Et il fallut parfois attendre la mort du président volage pour que la presse se sente déliée d'un devoir de réserve.

Le Journal du peuple écrivait ainsi en 1899 que le président Félix Faure était mort «d'avoir trop sacrifié à Vénus» après qu'il eut succombé à une attaque dans les bras de sa maîtresse, à l'Élysée. Dominique Strauss-Kahn lui-même a bénéficié de cette mansuétude. Sur son blog, le journaliste de Libération Jean Quatremer affirme lundi que «les médias et les politiques connaissent depuis longtemps les appétits sexuels irrépressibles de DSK dont le comportement à l'égard des femmes est à tout le moins 'inapproprié' (...). Pour l'avoir écrit en juillet 2007, sur ce blog, j'avais encouru les foudres de certains de mes collègues et d'une partie de la classe politique».

«Oui, j'aime les femmes... et alors ?

Au FMI, l'«homme à femmes» avait échappé en 2008 à la disgrâce en reconnaissant une «erreur de jugement» après une brève aventure avec une de ses subordonnées directes.

Mais l'affaire avait renforcé sa réputation sulfureuse. Fin avril, face à des journalistes de Libération, Dominique Strauss-Kahn se défendait sur ce terrain tout en reconnaissant son rapport aux femmes comme un point faible pour la course à la présidence. «Oui, j'aime les femmes... et alors ? (...) Depuis des années, on parle de photos de partouzes géantes, mais je n'ai jamais rien vu sortir».

(L'essentiel Online/AFP)

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