«Avant d'être des malades, les petits patients sont des enfants. Notre rôle est de réintroduire le jeu dans un univers très pesant», explique Mister Jazzy (Noël). Avec Mam'zelle Nitouche (Mathilde), il travaille en binôme pour le projet «Île aux clowns» de l'ASBL Archipel.
En général, les deux compères sont accueillis par les sourires des enfants. Ce matin-là, tous se planquaient dans les jupes de leur mère. «Il est important que les enfants puissent nous rejeter, philosophe Noël. À l'hôpital, ils subissent. C'est parfois là leur seule occasion de dire "non"».
Les clowns visitent des enfants affectés de petits bobos comme de jeunes patients en phase terminale. «C'est une formidable leçon de vie, commente Mathilde. Mais c'est aussi très dur quand le personnel hospitalier vous annonce une mauvaise nouvelle alors que vous portez l'habit de clown. Vous n'avez pas le droit de sortir de votre personnage et de vous laisser déborder par vos sentiments».
«Au début, les médecins étaient hésitants, maintenant ils disent que cela aide bien à la guérison», dit Alexandre Hippert, d'Archipel. Actuellement, le souci est plutôt de recruter des clowns. Beaucoup de candidats craquent. D'autant que les clowns interviennent aussi à l'hospice.
Séverine Goffin
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