Tous les résidents du Grand-Duché depuis au moins cinq ans et qui résident depuis six mois dans leur commune peuvent, depuis janvier 2011, non seulement voter aux élections communales, mais également être élus. Une première qui ne soulève pas l'enthousiasme des grands soirs, à en croire le taux d'inscription sur les listes électorales.
Allez-vous voter aux élections communales d'octobre prochain? Qui peut s'inscrire sur les listes électorales? Les non-Luxembourgeois, ressortissants de l’Union européenne ou non, qui résident au Luxembourg depuis cinq années au moins au moment de la demande d’inscription sur la liste électorale, ont le droit de voter aux élections communales sans perdre le droit de vote dans la commune de leur pays d’origine. Les ressortissants étrangers désireux de participer pour la première fois aux élections communales font une demande d’inscription sur la liste électorale auprès de l’administration communale de leur commune de résidence, et ce jusqu'au 14 juillet 2011 au plus tard. À noter qu'une fois inscrits sur les listes électorales, le vote est obligatoire, quelle que soit la nationalité des électeurs. Cinq jours avant les élections, chaque électeur inscrit recevra une lettre de convocation indiquant le jour, les heures d’ouverture et de fermeture du scrutin, le local où l’élection a lieu, et, s’il y a plusieurs bureaux de vote, la désignation de celui où l’électeur est appelé à voter. Poids électoral des étrangers par communes au 9 octobre 2010 Pour visualiser la carte, cliquez ICI Taux d'inscription des étrangers par communes au 9 octobre 2010 Pour visualiser la carte, cliquez ICI«Selon les derniers chiffres officiels dont nous disposons, 23 461 étrangers résidant au Luxembourg se sont inscrits auprès de leur commune, soit 12% des étrangers d'au moins 18 ans, indique Sylvain Besch, directeur du Centre d'étude et de formation interculturelles et sociales (CEFIS), contacté mercredi par L'essentiel Online. Mais ces chiffres datent du 9 octobre 2010, soit un an avant la date des élections. La proportion a évolué mais ne devrait pas dépasser les 15% actuellement».
«Privilégier d'autres langues pour parler au plus grand nombre»
Pour expliquer ce faible taux d'inscription à ces élections locales, plusieurs éléments peuvent être avancés, des éléments d'organisation, mais aussi de communication envers la majorité du corps électoral. «Bien que le cadre législatif ait fortement évolué depuis les élections de 2005, certaines résistances se font toujours ressentir, souligne le directeur du CEFIS. Il y a effectivement un décalage regrettable entre la campagne en elle-même et la date de fin des inscriptions et le fait que, traditionnellement, les programmes politiques sont d'abord rédigés en allemand. Une pratique qui vise avant tout pour les partis politiques, à "faire le plein" de votes des citoyens luxembourgeois et prive une partie de l'électorat potentiel à s'intéresser à ces élections.»
Alors que les résidents étrangers ont jusqu'au 14 juillet prochain pour s'inscrire, certaines communes mettent en avant des initiatives pour séduire de nouveaux électeurs. La Ville de Luxembourg a lancé, depuis lundi, une campagne d'affichage dans l'ensemble des bus municipaux. Une campagne qui prendra fin ce samedi et qui se fait en luxembourgeois et en français. Une méthode jugée pertinente pour sensibiliser les électeurs potentiels mais qui est loin de répondre à toutes les situations. «Il n'est pas encore entré dans les pratiques de s'adresser aux résidents dans d'autres langues que les langues officielles, précise Sylvain Besch. Je pense notamment à la communauté portugaise qui reste la plus importante du pays et dont les membres les plus anciens se retrouvent parfois démunis face à un document en français notamment. Il faudrait donc peut-être privilégier d'autres langues pour faire passer le message au plus grand nombre».
Jean-Michel Hennebert/L'essentiel Online
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