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Dimanche, 19 Juin 2011 15:00

C'est l'histoire d'un mec... Il y a 25 ans, la France perdait Coluche

C'est l'histoire d'un mec... Il y a 25 ans, la France perdait Coluche

Fasciné par le motard rebelle de "L'Equipée sauvage" qu'incarnait Marlon Brando, Coluche, mort en selle sur une route du sud, conserve une popularité intacte que perpétuent avec une nécessité chaque hiver croissante les "Restos du Coeur", inventés pour une saison en 1985. "Il y a le regret, mais surtout le manque, sur ce climat insupportable en ce moment", juge le cinéaste Romain Goupil, son ami, dans un entretien l'occasion de ce 25ème anniversaire.

Depuis, Coluche, disparu à 41 ans, est devenu une institution, statut impensable de son vivant qui lui vaut aujourd'hui une statue, une salopette en bronze grandeur nature plantée mardi dans la ville de son enfance, Montrouge, devant plusieurs centaines de badauds toujours en deuil. Bouffon grossier à l'esprit pétomane et roteur, Coluche disposait dans les poches de son habit rayé d'une arme de séduction massive, une drôlerie parfois limite mais sans limite. "Je suis capable du pire comme du meilleur. Mais dans le pire, c'est moi le meilleur", disait-il, rappelle aujourd'hui Maryse Gildas, sa complice sur Europe 1, chargée par la station d'empêcher les dérapages en direct pendant "Y'en aura pour tout le monde".

Coluche en campagne

"Il fallait y aller doucement, le laisser faire sans que ça déborde. Ma chance, c'est qu'il m'avait acceptée au premier coup d'oeil", confie l'animatrice qui l'accompagna toute une saison, en 1985-86, du lundi au vendredi de 16h30 à 18h00. "Ma poule", comme il l'appelait affectueusement, l'avait prévenu: elle déteste les blagues scato. "Alors il m'a donné un genre de poire pour faire +pouët pouët+ dès qu'il passait les bornes. Je m'en servais peu, mais juste dans son oreille". Une bonne façon de se faire entendre.

Coluche, à l'époque, rentrait de Guadeloupe et revenait de loin: depuis la fin de la campagne présidentielle, exilé dans son paradis caraïbes, il en avait croisé d'autres, franchement artificiels. C'est ce Coluche en campagne qu'a retenu en 2008 le cinéma d'Antoine de Caunes pour "Coluche, l'histoire d'un mec", magistralement incarné par François-Xavier Demaison qui saluait alors "la complexité du personnage, sa finesse, son intelligence (et) sa capacité à catalyser une certaine connerie à la française".

«J'ai essayé toutes les drogues»

Mais dans ce temps de campagne électorale, Coluche était devenu accro à la cocaïne. Un précieux "Dictionnaire Coluche" qui vient de paraître (éd. Balland) évoque à "Drogues" la curiosité sans borne de l'amuseur pour le sujet: "J'ai tout essayé: le hasch, l'héroïne... j'ai même goûté au Martini" annonçait-il en direct à la télé dans "Le Jeu de la Vérité".

"En 1985, il en était sorti", reprend Maryse, qui dépeint un Coluche en mal d'amour et de tendresse, qui revenait pour se faire aimer. "Il m'a demandé de l'appeler Mimi-le-Gentil, il avait des projets de films, un Zénith en vue, songeait au théâtre...". Dès 1978, Coluche avait fait d'Europe la station la plus écoutée de France. Sa dernière émission, en 1986, il l'avait enregistrée fin avril avant de partir en vacances: c'était la première d'une série estivale confiée à Maryse, "Dimanche chez vous", pour laquelle il l'avait reçue chez lui, rue Gazan à Paris.

La dernière question qu'elle lui pose alors, est: "Comment voudrais-tu mourir?" - "Le plus tard possible et avec mon ukulélé" répond-il. L'émission fut diffusée début juillet et le ukulélé enterré avec Coluche.

(L'essentiel Online/AFP)

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