«Je ne me souviens pas très bien de ce qui s'est passé», a témoigné John Galliano, accusé d'avoir lancé des propos antisémites à trois clients d'un bistrot parisien. «J'ai une triple dépendance», a confessé le styliste britannique: à l'alcool, aux somnifères et au valium. Depuis les faits et son éviction de Dior, le styliste dit avoir passé deux mois en Arizona en cure de désintoxication à toutes ces addictions.

Le couturier a raconté comment il s'était laissé submerger par son travail à la maison Dior et dans la société qu'il a lui-même créée. «C'était une pression très importante».

La chute dans l'alcoolisme

Il a expliqué comment après avoir perdu son père en 2005, puis «un ami très cher» en 2007, qui le «protégeait de tout», il s'est mis à boire de plus en plus.

«La charge de travail a augmenté», a-t-il relaté. «Sur une même journée, je pouvais diriger un habillage de pré-collection, ensuite je faisais 80 costumes Dior, (...) le lendemain matin je pouvais avoir à faire un discours sur l'héritage et le futur dans la maison Dior, et ensuite je devais préparer le défilé des hommes et tout cela continuait sans cesse».

«Je me sens mieux»

«Il y avait de plus en plus de voyages, (...) on me maintenait très occupé», a-t-il poursuivi. «Je ne pouvais plus aller au travail sans prendre de cachets».

Alors, a raconté le quinquagénaire, visiblement marqué par l'audience, «mon corps s'habituait aux cachets que je prenais. Il fallait que je dorme, alors je prenais des somnifères, parfois j'en prenais même pendant la journée. Je n'ai compris à quel point ce mélange était mortel que grâce à ma cure». Aujourd'hui, a-t-il dit, «je récupère toujours, mais je me sens beaucoup mieux».

(L'essentiel Online/AFP)