Les autorités sont décidées à élucider ce phénomène peut-être lié aux algues vertes. Un phénomène de plus en plus inquiètants en pleine saison estivale, où les plages des côtes bretonnes sont également fréquentées par de nombreux touristes. «On a trouvé cinq cadavres, deux adultes et trois marcassins dans l'estuaire du Gouessant, sur la commune de Morieux (Côtes-d'Armor)», a indiqué mardi un agent des services préfectoraux, venu sur place dans cette anse où la vase mêlée d'algues vertes dégage par endroit une odeur nauséabonde.
Plan algues vertes La baie de Saint-Brieuc participe au programme pilote de lutte contre les algues vertes et lance en septembre un «plan algues vertes» pour limiter les flux d'azote se déversant dans les eaux, favorisant la prolifération des ulves. Ces algues, qui existent à l'état naturel, ne deviennent dangereuses qu'en état de décomposition.«On est très inquiets»
C'est sur ce site que deux marcassins avaient été retrouvés morts le 7 juillet, puis huit autres sangliers -trois laies et cinq petits- le 24. Les animaux trouvés mardi vont être autopsiés et des analyses vont être demandées pour déterminer les causes de leur décès, a déclaré Philippe de Gestas, secrétaire général de la préfecture des Côtes-d'Armor lors d'une conférence de presse. «On est très inquiets. Comment ne le serait-on pas quand on trouve des animaux morts? Il faut comprendre ce qu'il se passe et trouver une solution dans une complète transparence», a souhaité le maire de la petite commune de Morieux, Jean-Pierre Briens.
Plusieurs hypothèses
Lundi, la préfecture avait déjà demandé des analyses complémentaires à l'autopsie des huit sangliers retrouvés morts dimanche sur cette plage fermée depuis début juillet en raison de la présence d'algues vertes. Des analyses de la vase vont également être faites. «Faute de certitudes, il y a plusieurs hypothèses et on n'exclut pas la présence d'hydrogène sulfuré (H2S) dans les animaux», le gaz pouvant être dégagé soit par les algues vertes, soit par la vase, a indiqué M. de Gestas.
La «grande lassitude» des élus
Les résultats de recherche de H2S, dégagé par la putréfaction des algues, ne seront pas connus avant le milieu de la semaine prochaine. Il faudra attendre deux à trois semaines pour les recherches toxicologiques. Les autorités n'excluent aucune hypothèse: une asphyxie liée aux algues vertes ou une intoxication.
«C'est incroyable ce qu'il se passe. Il faudrait être plus prudent, la mort du cheval, il y a deux ans, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, ne leur a pas servi de leçon», s'est indigné Gilles Huet, délégué général d'Eau et Rivières de Bretagne.
«Quand on était petit il n'y avait pas d'algues vertes»
Les esprits s'échauffent d'autant plus que le phénomène s'amplifie. Près de 32.000 m3 d'algues vertes avaient été ramassés sur les plages bretonnes au 18 juillet, soit un peu plus qu'à la même période l'an dernier (28.271 m3 à la mi-juillet 2010), selon la préfecture de région. «On a des moments de grande lassitude, on ramasse les algues un jour, ça revient le lendemain. C'est le tonneau des Danaïdes», a déclaré Jean Luc Barbo, vice-président de la communauté de communes de Lamballe, qui coordonne le nettoyage. «On est des élus locaux, on vit là depuis des années. Quand on était petits, c'était notre plage et il n'y avait pas d'algues verte», a-t-il noté.
L'essentiel Online / (AFP)
(L'essentiel Online/AFP)
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