Nafissatou Diallo s'est exprimée pour la première fois depuis le début de l'affaire à la mi-mai dans des interviews à Newsweek et à la chaîne ABC diffusés lundi. Elle a présenté sa version des faits, et exprimé le souhait de voir Dominique Strauss-Kahn aller «en prison». Les avocats de DSK, qui réfutent toute agression sexuelle, l'accusent de vouloir manipuler l'opinion publique alors que sa crédibilité est mise en cause.

C'est la première fois que la jeune femme d'origine guinéenne s'entretient avec les procureurs depuis que ceux-ci ont exprimé leurs doutes. Le procureur Cyrus Vance a déclaré récemment que Nafissatou Diallo avait menti sur sa situation personnelle et s'était contredite sur ses faits juste après l'agression présumée. L'intéressée maintient ses accusations.

«Nous espérons que d'ici au 23 août, (Cyrus Vance) aura pris la décision d'abandonner» les charges, ont déclaré les conseils de DSK, Mes Benjamin Brafman et William Taylor. La justice a levé l'assignation à résidence de leur client et l'a remis en liberté sans caution le 1er juillet. Le bureau du procureur s'est refusé à tout commentaire sur l'enquête en cours.

Pour Marcellus McRae, avocat pénal à Washington et ancien procureur fédéral à Los Angeles, le nouveau délai d'audience suggère que l'accusation «est en train d'arriver à une conclusion quelconque». L'affaire s'est compliquée avec la plainte déposée en France par la journaliste et écrivain Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn, 65 ans, d'une tentative de viol remontant à 2003. Quant à Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, il a déclaré à ABC News que sa cliente a l'intention de porter plainte au civil.

L'essentiel Online/ATS/AP