«Le président a informé ses ministres de son intention de procéder à un remaniement et pour cette raison leur a demandé de lui remettre leur démission», a déclaré Stefanos Stefanou. Il a précisé que le remaniement aurait lieu «bientôt», après des consultations avec les différents partenaires de la coalition gouvernementale et d'autres partis. «C'est un geste du président pour tenter de nommer un gouvernement plus largement accepté afin de parvenir à un consensus sur des mesures économiques et de rétablir la confiance», a-t-il également indiqué.
La décision du remaniement est intervenue à la suite de la démission mercredi de deux ministres du parti Diko (centre-droit) minoritaire au sein de la coalition gouvernementale du président communiste Demetris Christofias. Ils ont expliqué l'avoir fait pour «rétablir la confiance des citoyens dans l'État et ses institutions, et sauver l'économie» du pays. Les ministres continueront à assumer leurs fonctions jusqu'à la nomination d'un nouveau gouvernement.
En revanche, le président Christofias, cible de manifestations quotidiennes réclamant sa démission depuis l'explosion du 11 juillet, a indiqué qu'il n'avait aucune intention de quitter son poste. A un journaliste qui lui demandait s'il y avait pensé, il a répondu : «Non, non, en aucun cas. Le peuple m'a élu et je suis responsable devant le peuple». Le président Christofias se débat depuis plus de deux semaines pour éviter que son gouvernement ne se décompose à la suite de l'explosion d'une cargaison d'armes sur une base navale, qui a fait 13 morts et détruit la principale centrale électrique du pays (elle produisait 60% de l'électricité de l'île). Deux ministres -celui des Affaires étrangères Marcos Kyprianou et celui de la Défense Costas Papacostas- avaient déjà démissionné, tandis que des milliers de personnes manifestent tous les soirs pour dénoncer l'incompétence des autorités.
L'agence de notation Moody's a abaissé mercredi la note de Chypre à "Baa1", soit de deux crans par rapport à la note précédente "A2", en raison des craintes sur la situation budgétaire du pays et des conséquences sur son économie de la destruction de la centrale électrique. Outre les coûts liés à la reconstruction de la centrale et à l'importation d'électricité dans l'intervalle -évaluée à plus d'un milliard d'euros-, les coupures quotidiennes désorganisent une économie déjà fragilisée par la crise. Les 98 conteneurs d'armes, saisies en 2009 à bord d'un navire en provenance d'Iran et faisant route vers la Syrie, étaient stockés en plein soleil dans une base toute proche de la principale centrale thermique de l'île, à proximité de la ville côtière de Limassol.
( L'essentiel Online/AFP)
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