Longues discussions
Les discussions pour rapprocher les points de vue à Séoul ont été particulièrement difficiles. Elles ont duré jusqu'à 03H00 vendredi entre négociateurs des dirigeants du G20, selon le porte-parole du sommet. «La Chine se montre très difficile dans la phase d'adoption des textes», a indiqué jeudi soir un haut responsable européen, sous couvert d'anonymat.
Hôte du sommet, le président sud-coréen Lee Myung-Bak en a appelé à la responsabilité de chacun. «Nous apprécierions que tous les pays fassent des concessions», a-t-il déclaré avant la première réunion vendredi matin. La chancelière allemande Angela Merkel avait laissé entendre la veille que l'accord s'annonçait comme un compromis limité entre les pays à fort excédent commercial, dont l'Allemagne ou la Chine, et les pays fortement déficitaires, comme les Etats-Unis, qui ont affiché ouvertement leur discorde.
Pas d'objectifs chiffrés
Plus question de fixer des objectifs chiffrés, comme le réclamait Washington. «Il y a maintenant une option largement acceptée prévoyant que nous examinions plutôt les indicateurs structurels», comme les facteurs démographiques ou la législation du travail dans chaque pays, avant de se prononcer sur les déséquilibres, a assuré Mme Merkel. Les ministres des finances du G20 seront chargés de travailler en ce sens, a-t-elle précisé.
Le président américain Barack Obama avait de son côté indiqué mercredi que le communiqué final du sommet ferait référence à des «mécanismes», qu'il n'a pas détaillés, devant permettre «d'identifier et d'encourager une croissance équilibrée et durable».
Plan chinois
Son homologue chinois Hu Jintao a pour sa part présenté un plan en quatre points dont l'objectif est d'assurer une croissance mondiale «forte, durable et équilibrée». Il s'était engagé jeudi devant M. Obama à continuer sur la voie d'une réévaluation du yuan, réclamée avec insistance par Washington. Mais, a-t-il averti, cela ne pourra se faire que dans un «environnement extérieur favorable» et de manière progressive.
Berlin, Pékin et d'autres capitales ont accusé les Etats-Unis d'égoïsme en faisant tourner la planche à billets, via l'injection de 600 milliards de dollars supplémentaires, favorisant ainsi la faiblesse du dollar au détriment de leurs économies.
Cette politique vise à «stimuler la croissance» aux Etats-Unis «mais aussi à l'étranger», a rétorqué jeudi M. Obama. La veille, il avait déjà assuré qu'une forte reprise américaine était «la meilleure contribution» que les Etats-Unis pouvaient faire à la croissance mondiale. Le président français Nicolas Sarkozy, arrivé en début de matinée à Séoul, prendra les rênes du G20 à l'issue du sommet de Séoul.
L'essentiel Online/AFP
Authors: L'essentiel