Il n’y a pas de petites économies, surtout quand on participe à la grande, même avec des produits virtuels. Google, eBay, Amazon et consorts ne sont pas que des concentrés de matière grise dédiée au développement des meilleures applications web de la planète. Les géants du web en ont aussi sous la casquette en matière d’optimisation fiscale, d’autant qu’ils ont largement les moyens de se payer les meilleurs experts en la matière.
Ainsi, selon Europe 1, Google France, qui est sur le point de dépasser TF1 en recettes publicitaires avec des revenus proches de huit cent millions d’euros, n’a déclaré qu’un chiffre d’affaires de cinquante-deux millions au fisc français en 2009. Fraude ? Que nenni : op-ti-mi-sa-tion. Que d’autres, remontés comme des pendules, appelleront plus directement « évasion ». Sauf que tout cela, aussi ubuesque que cela puisse paraître, est parfaitement légal, Europe oblige. En effet, ceux qui bossent avec Google le savent, y compris de modestes éditeurs de sites ou blogs qui utilisent le programme Adsense pour arrondir leurs fins de mois : Google facture ou émet ses paiements depuis l’Irlande, qui est son centre de gestion pour l’Europe. Et en Irlande, la pression fiscale sur les entreprises est bien plus légère que chez nous. A qui la faute ?
Toujours selon Europe 1, Google ne serait pas le seul à bénéficier des largesses (ou des failles) du système européen puisque eBay, Amazon ou encore Apple font la même chose. Amazon France a installé son siège au Luxembourg, ce qui lui permet de déclarer en France… vingt-cinq millions d’euros, contre quatre milliards au Grand Duché. Résultat : le manque à gagner pour l’état français serait d’un demi-milliard. Au passage, une concurrence déloyale pour les sites français qui se traînent la fiscalité française comme un boulet alors qu’ils sont dans la même course que leurs concurrents « optimisateurs ». Largement de quoi vous inciter à délocaliser un siège social, même s’il ne s’agit qu’une boîte aux lettres, tout en gardant les emplois en France.
Je ne serai pas de ceux qui crient haro sur les entreprises mentionnées : si les lois sont mal faites et qu’elles savent parfaitement en tirer un parti financier légalement, c’est plutôt le législateur qu’il faut blâmer, ou les lois qu’il faut réformer.
Article original écrit par Eric et publié sur Presse-Citron, le 23/09/2010. |
Lien direct vers cet article | © Presse-citron.net - 2010
NOUVEAU : Trouvez gratuitement un développeur / graphiste / référenceur freelance avec Codeur.com
Authors: Eric