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Mardi, 14 Septembre 2010 19:47

De la ruse en robotique

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Laisser de fausses traces pour mettre un poursuivant sur une mauvaise piste, tandis que l’on va se cacher du côté opposé… Cette ruse peut paraître simpliste aux amateurs de films d’actions, d’intrigues policières ou de jeux de stratégie, mais l’apprendre à un robot n’est pas simple…


Dans leur laboratoire du Georgia Tech (États-Unis), Ronald Arkin et Alan Wagner apprennent la tromperie à leurs robots, afin de perfectionner les interactions entre ces machines et leur environnement. Savoir duper fait partie de la panoplie du stratège !

Apprendre à mentir

Les deux chercheurs ont commencé par apprendre au robot à reconnaître dans quelle situation il fallait mentir ou tromper l’ennemi. Ils ont développé un algorithme spécifique, en s’appuyant notamment sur la théorie des jeux en mathématiques. Cette théorie s’applique aux situations dans lesquelles le sort d’un individu ne dépend pas que de ses décisions mais aussi de celles des autres. Pour être amené à ruser, le robot doit comprendre qu’il a intérêt à le faire, que cette action est bénéfique pour lui dans une situation conflictuelle.

Cache-cache

Arkin et Wagner ont créé un dispositif simple où deux robots autonomes, équipés d’une caméra, pouvaient jouer à cache-cache. Des feutres étaient posés au sol : le robot qui voulait se cacher pouvait faire tomber un marqueur pour indiquer sa direction puis choisir une planque. Dans 75% des cas, la ruse a fonctionné, expliquent les chercheurs dans l’International Journal of Social Robotics. Le robot a fait tomber un feutre avant de changer de direction et de se replier de l’autre côté. La tromperie a échoué quand le premier robot n’arrivait pas à brouiller sa trace efficacement.

Ces résultats expérimentaux montrent que l’on peut apprendre la duperie à un robot mais ils méritent encore d’être améliorés, précisent les chercheurs. Il serait par exemple intéressant de mener les mêmes expériences avec deux robots capables de ruser, et non un seul (celui qui se cache). Apprendre à connaître son ennemi est un autre défi pour l’intelligence artificielle.

Les chercheurs ajoutent qu’ils sont conscients des dérives et des mauvais usages que certains pourraient faire de robots trompeurs et menteurs, et souhaitent que leur usage soit encadré.

C.D.
Sciences et Avenir.fr

14/09/10


Authors: Nouvel Obs

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