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Lundi, 13 Septembre 2010 18:23

Un toucher artificiel ultrasensible

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Etre capable de prendre un œuf sans l’écraser entre les doigts, détecter de minuscules reliefs sur un objet, sentir un papillon se poser sur son bras… Autant de choses que l’être humain expérimente sans même y penser grâce à une peau sensible à de très

faibles pressions. En laboratoire, reproduire cette sensibilité, accompagnée de la souplesse indispensable pour imiter la peau, est très difficile.

Deux équipes franchissent un pas important : elles ont réussi à concevoir des dispositifs sensibles à des pressions allant de 0,5 à 20 kilopascals (kP), soit environ l’équivalent des pressions exercées lorsque notre main saisit un crayon ou tape sur un clavier.

L’équipe de Zhenan Bao (Stanford University, Calif.) a conçu une pièce de 6 cm2 à base de polymère, hérissée de minuscules pyramides. Lorsqu’une pression s’exerce cela entraîne des variations de courant qui sont interprétées par un transistor organique. Le dispositif a détecté la présence d’une mouche et d’un papillon.

L’équipe d’Ali Javey (University of California, Berkeley) a elle utilisé des matériaux inorganiques qui sont de meilleurs conducteurs et ne nécessitent qu’un faible voltage pour fonctionner. Un réseau de nanofils semiconducteurs a été en quelque sorte imprimé sur un matériau flexible. Là encore la pression provoque des variations de courant qui sont lues par le réseau de semiconducteurs.


A gauche le dispositif de l'équipe de Javey (chaque carré noir correspond à un pixel) et à droite celui de Bao, dont les "pyramides" de 6 microns sont visibles. (Benjamin C.K. Tee/ Ali Javey et Kuniharu Takei, UC Berkeley)

Le second dispositif -de 7cm2- est plus flexible que le premier, qui fait la preuve d’une sensibilité à de très faibles pressions. Même si de nombreuses améliorations sont encore nécessaires, ces deux innovations pourraient permettre à terme de donner à des robots un vrai sens du toucher. A beaucoup plus long terme, les chercheurs espèrent appliquer ces dispositifs aux prothèses médicales. Cependant il sera plus difficile de relier cette peau artificielle au système nerveux humain qu’aux circuits intégrés d’un robot.

Ces travaux sont publiés cette semaine par la revue Nature materials.

C.D.
Sciences et Avenir.fr
13/09/10


Authors: Nouvel Obs

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