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Dimanche, 28 Novembre 2010 16:31

Anniversaire La série policière «Tatort» souffle ses 40 bougies

Avec 8,5 millions de téléspectateurs par épisode (en moyenne en 2009), diffusé invariablement le dimanche soir, Tatort (Lieu du crime) reste une valeur sûre pour la première chaîne publique allemande ARD. Le mot «culte» n'est d'ailleurs pas trop fort. Voir la dernière livraison le dimanche soir à 20h15 précises est un rendez-vous incontournable en famille, entre amis ou même dans une trentaine de bars branchés de Berlin qui diffusent la série sur écran géant, à l'instar des matches de football.

À son lancement,

le 29 novembre 1970, les ambitions sont pourtant limitées. Huit épisodes seulement sont programmés. Les créateurs craignent que cette série sans héros fixe - chaque épisode se déroule dans une ville différente, avec un enquêteur principal différent - ne bouscule trop les habitudes du téléspectateurs. Quelque 790 épisodes plus tard, et après 101 commissaires créés, dont encore 30 en activité, le constat contraire s'impose. La dimension «régionale» a été dès le début l'un des points forts de la série. ARD a profité de son réseau de neuf radiodiffuseurs régionaux pour ancrer la série aux quatre coins du territoire allemand et au-delà dans toute l'Europe germanophone, car la chaîne publique autrichienne ORF produit des épisodes et diffuse la série.

Scandale

La télévision suisse allemande qui avait cessé d'en produire, après 11 ans de participation entre 1990 et 2001, va y revenir à partir de janvier. Mais Tatort a aussi traversé les décennies grâce à son humour et son ambition souvent quasi-cinématographique. Si la durée des épisodes a été uniformisée à 88 minutes dans les années 1980, alors que les premiers épisodes pouvaient durer deux heures, Tatort a aussi souvent fait montre de beaucoup de réalisme, voire de provocation. "Des histoires qui en disent plus sur l'Allemagne que bien des films historiques", écrit l'hebdomadaire Stern à son sujet.

En mars 1977, l'épisode «Le Baccalauréat», avait ainsi fait scandale en raison de l'exposition de corps nus à une heure de grande écoute et du scénario, qui évoquait la relation entre un professeur et son élève de 16 ans jouée par une Nastassja Kinski encore débutante. Le commissaire Schimanksi, paradigme du policier issu des basses classes sociales, héros d'épisodes se déroulant dans le bassin minier et populaire de la Ruhr (ouest), et incarné par le très viril Götz George, a plus d'une fois choqué. Outre son emploi récurrent du mot «Scheisse» (merde), une scène en 1981, où il se réveillait au milieu de cadavres de bouteilles et allait travailler encore titubant, sans même prendre une douche, après avoir gobé deux oeufs crus avait soulevé un débat public sur l'image de la police à la télé.

L'essentiel Online avec AFP


Authors: L'essentiel

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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