George Eddy: Elles étaient trop grandes. Ce n'est pas si étonnant que ça que cette équipe rencontre des difficultés. Une nouvelle équipe doit apprendre d'abord à perdre ensemble pour se construire. Miami n'est pas encore au point.

Y a-t-il une mauvaise définition des rôles ou l'effectif autour de LeBron James, Chris Bosh et Dwyane Wade est-il trop faible?

Les deux. Le reste de l'effectif est très faible, surtout composé de joueurs marginaux ou de has been. L'arrivée d'Erick Dampier va leur donner plus de poids. Mais les trois stars doivent générer plus de positif. Ils manquent de joie de vivre sur le parquet et se regardent les uns les autres. Il y a aussi le problème de l'entraîneur Erik Spoelstra qui est victime de la pression du manager général Pat Riley. Il n'y a pas de sérénité. Chaque geste à Miami est épié.

Mais vous attendiez-vous à un tel début de saison?

Je ne m'attendais pas à grand-chose d'entrée de jeu de leur part. Les trois stars étaient toutes habituées à avoir beaucoup le ballon en main. Désormais, Bosh doit jouer davantage comme défenseur rebondeur et moins comme finisseur, Lebron doit prendre un rôle polyvalent qui ressemblait à celui de Pippen à Chicago auprès de Jordan. Il faut aussi que Riley dise s'il va reprendre ou non le poste d'entraîneur de l'équipe.

Pensez-vous que Miami répondra présent plus tard dans la saison?

Ceux qui pensaient qu'ils pouvaient tout gagner juste en claquant des doigts se trompaient. Mais il leur reste du temps avant les play-offs pour être prêts. Ils vont rectifier le tir et il y a trop de talent dans cette équipe pour envisager qu'ils n'aillent pas en play-offs ou qu'ils plongent très bas.

Leurs ego peuvent-ils permettre à ces joueurs de se partager le ballon?

Lebron a montré qu'il peut le faire lors des premières victoires de Miami. Il a aussi signé avec deux autres stars pour ne pas avoir tout à faire tout seul. Il faut que les automatismes se mettent en place. Mais ils sont assez intelligents pour y arriver. Et tout le pays les guette.

Ils ne sont d'ailleurs pas épargnés aux États-Unis...

C'est typique de la vie moderne où l'on veut tout, tout de suite. Beaucoup n'ont pas apprécié de voir Lebron James rejoindre deux superstars. Là-bas, ils aiment les joueurs qui font briller une franchise pendant presque toute leur carrière comme Jordan à Chicago ou Magic Johnson chez les Lakers. Lebron représente cette génération Star Academy ou Twitter qui veut que tout arrive vite.

Êtes-vous surpris des bons débuts de Boston et San Antonio?

Comme les Lakers où Pau Gasol a encore plus pris de volume, les Celtics sont une confirmation. Boston s'est bien renforcé et figurait parmi les favoris de la Conférence Est avec Miami et Orlando. Chicago confirme les espoirs placés en lui et monte dans la hiérarchie. San Antonio et la Nouvelle-Orléans sont les deux bonnes surprises.

Tony Parker ne semble pas trop souffrir de ses soucis extrasportifs avec les Spurs...

Quand ça va mal dans la vie privée, on se concentre souvent sur son métier. Il est très en forme après s'être bien reposé cet été et avoir fait une très bonne préparation tout comme Ginobili et Duncan. C'est triste ce qui lui arrive. La semaine dernière il a perdu sa femme et a dû virer, en tant que dirigeant, Vincent Collet, qui est aussi son sélectionneur national de son poste de coach à Villeurbanne. Il y a un conflit d'intérêt. Et il va devoir jouer avec la France pour un entraîneur qu'il a viré. Cela prouve qu'il faut peut-être attendre la fin de sa carrière pour investir dans un club. En tout cas, il a tout intérêt à se concentrer sur son jeu.

Recueilli par Nicolas Martin

Authors: L'essentiel

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