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Vendredi, 15 Octobre 2010 17:49

[FLASHBACK] Les grèves de 1995

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Automne 1995. Le gouvernement effectue sa rentrée sous le signe du social et dans un climat particulièrement tendu. Après avoir remporté l’élection présidentielle sur le thème de la "fracture sociale", Jacques Chirac, et son Premier ministre Alain Juppé, sont très vite confrontés à la réalité du terrain. Déjà, avant l’été, des grèves ont éclaté dans les usines Renault pour dénoncer une trop faible augmentation des salaires.
Le gouvernement entame donc l’automne sur fond le mécontentement gronde. Le mois d’octobre est marqué par une série de grèves et de conflits sociaux. Le 10 octobre, notamment, se tient le première grève unitaire dans la fonction publique et le service public depuis 1990.

C’est dans ce contexte que, le 15 novembre est annoncé le "Plan Juppé" visant à réformer, notamment, les régimes spéciaux des retraites et la Sécurité sociale.

Un plan qui déclenche une mobilisation quasiment sans précédent des syndicats. Tout d’abord chez les fonctionnaires et à la SNCF

27 novembre : les grévistes de la SNCF durcissent le mouvement.

La journée du 28 novembre est marquée par de nombreuses manifestations à Paris et en province.

La 30 novembre, nouvelle démonstration de force des syndicats avec une manifestation unitaire.

Le 4 décembre, l’enseignement se joint au mouvement.

Le lendemain, Alain Juppé tente de calmer les esprits et de désamorcer la crise.

Mais devant la détermination des grévistes, la propagation du mouvement et le soutien populaire, le 11 décembre : Alain Juppé reçoit les syndicats et annonce qu’il ne touchera pas à l’âge de départ à la retraite des régimes spéciaux

Des concessions qui n’ont pas convaincu les cheminots.

Le 13 décembre : alors que le mouvement en est à son 21e jour, les syndicats sont divisés sur les suites à donner, mais la mobilisation reste intacte

Face à l’ampleur du mouvement et lâché par le gouvernement, le 15 décembre, le président de la SNCF démissionne.

21 décembre : un "sommet social" se réunit enfin à Matignon.

Au final, la réforme des retraites est abandonnée, tout comme celle de la Sécu. Mais, le 30 décembre 1995, l’Assemblée nationale adopte une loi autorisant le gouvernement à réformer la Sécurité sociale par le biais d’ordonnance.

 

Jérôme Hourdeaux


Authors: Nouvel Obs

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