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Vendredi, 18 Mars 2011 17:21

Jailbird La réinsertion des détenus grâce au design

«Made in Jail» («produit en prison»), c’est le signe de qualité que portent les produits du label luxembourgeois Jailbird. Et pour cause, ce sont certains détenus du centre pénitentiaire à Givenich qui fabriquent les sacs et portemonnaies vendus sous ce label. Derrière cette initiative se trouve «défi-job», une association à but non lucratif, qui a pour mission de faciliter la réinsertion professionnelle des détenus. C’est en 2008 que le projet Jailbird a été lancé avec le soutien du designer Jan Glas qui a esquissé les produits stylés. «Nous voulons encore élargir l’offre», raconte Paula Gomes, chargé de direction de «défi-job». Une collaboration vient de démarrer avec le designer Martin Dieterle de Carrérouge, un magasin de meubles à Luxembourg, pour la production d’un petit jouet en bois.

Les produits Jailbird sont vendus dans les boutiques du Mudam et du Centre Pompidou à Metz. De plus, «défi-job» présente ses produits ce week-end à Trèves au salon Designers Inc. «Cette foire nous donne la possibilité de faire du marketing et de sensibiliser les gens à notre projet et à la situation des détenus», précise Mme Gomes.

«Grâce à ce job, je peux soutenir mes enfants»

L’association embauche actuellement douze détenus. Sept d’entre eux travaillent dans un atelier juste en face du centre pénitentiaire à Givenich où ils ne fabriquent pas uniquement les produits Jailbird, mais restaurent aussi d’anciens meubles. Les autre détenus embauchés chez «défi-job», tous sélectionnés rigoureusement, travaillent auprès de communes, d'administrations de l’État ou au sein d’entreprises. Ils gagnent tous le salaire minimum.

Le salaire est un des points qui motivent les détenus à poser candidature pour travailler auprès de l’association, raconte un employé de 30 ans: «Grâce à ce job, je peux soutenir mes enfants». Mais ce n’est pas seulement l’argent qui compte pour cet homme qui est emprisonné pour des «bagarres et autres bêtises». Il serait content de retrouver le rythme du travail: «J’apprends beaucoup et je sens que c’est un pas de plus vers la liberté».

Rapprocher les détenus de la vie qui les attend en dehors de la prison, c’est la mission principale de l’association. Apprendre à être ponctuel et productif fait aussi partie des objectifs. «Nous sommes un employeur social et flexible», dit Paula Gomes. Ainsi, les collaborateurs auraient la possibilité de suivre des thérapies et des cours à côté du travail. Le défi pour Paula Gomes, c’est de trouver des emplois à l’extérieur pour ses protégés: «Il existe malheureusement beaucoup de préjugés face aux personnes qui ont une expérience carcérale».

Kerstin Smirr/L'essentiel Online

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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